Examens et signes cliniques de l'asthme
Les propriétaires décrivent souvent des épisodes intermittents de toux, de difficultés (dyspnée) et bruits respiratoires. Entre ces crises et au repos les chats asthmatiques paraissent fréquemment asymptomatiques. L’examen clinique peut être tout à fait normal. Les signes cliniques rencontrés incluent : respiration rapide (tachypnée), dyspnée (surtout à l’expiration
), présence de crépitements fins et de sifflements à l’auscultation. Dans les cas modérés, les crépitements ne sont audibles que lors du déclenchement d’une quinte de toux à la palpation de la trachée.
Chat en dyspnée, respirant la bouche ouverte et à langue cyanosée
Examens complémentaires
Analyses sanguines
Il n’y pas d’anomalie sanguine spécifique de la maladie. Le bilan hématologique permet parfois d’identifier une augmentation de certains globules blancs (les éosinophiles). Les chats ayant séjournés dans les zones à risque de maladie parasitaire (dirofilariose) doivent faire l’objet d’une recherche sérologique de la maladie.
Analyses des selles
Une analyse des selles (technique spéciale, appellée de Baermann) est nécessaire chez les chats sortants du domicile afin d’écarter une infection respiratoire par le parasite Aelurostrongylus.
Examens d’imagerie
Les radiographies thoraciques permettent d’écarter d’autres maladies respiratoires ou thoraciques, comme une tumeur, un épanchement pleural ou une infection et de mettre en evidence des anomalies bronchiques et péribronchiques. Fréquemment, l’examen radiographique apparaît normal. En pratique, la combinaison de l’examen clinique, sanguin, radiographique et éventuellement des selles permettent de conforter le diagnostic de bronchite féline.
- Radiographie thoracique latérale montrant des anomalies bronchiques et péribronchiques importantes
- Image endoscopique de bronches : on observe la présence d’un flocon et d’une bride de matériel muco-purulent, ainsi qu’une muqueuse enflammée.
Bronchoscopie et lavage broncho-alvéolaire (LBA)
L’examen bronchoscopique permet de poser un diagnostic de certitude et d’adapter au mieux le traitement. Il vise à écarter d’autres causes de toux et/ou dyspnée (corps étranger, infection bactérienne, tumeur, parasitose) et à mettre en évidence des anomalies fréquentes lors de bronchite allergique : hypersécrétion de mucus, irrégularité de la muqueuse, cellules inflammatoires éosinophiliques dans le liquide de LBA. A ce stade, un traitement peut être mis en place. La réponse aux anti-inflammatoires stéroïdiens peut être considérée comme un test diagnostic et doit être nécessairement excellente.
Traitement de l'asthme chez le chat
A l’heure actuelle, la guérison n’est envisageable qu’en cas d’identification et élimination de l’allergène en cause ce qui la plupart du temps est utopique. Un traitement chronique médical et monitoring régulier sont nécessaires afin de réduire les symptômes et contrecarrer les modifications permanentes bronchiques. Les recommandations thérapeutiques incluent des modifications environnementales, des anti-inflammatoires stéroïdiens et des bronchodilatateurs. En pratique, l’exposition à des agents irritants tels les poudres, litière poussiéreuse, aérosols ou fumée de cigarettes doit être évitée. Des filtres à air ambiant peuvent aider chez les chats vivant en appartement.
Les anti-inflammatoires stéroïdiens sont conseillés dans le traitement au long cours pour interrompre le cycle inflammatoire à l’origine des lésions bronchiques irréversibles. Ils peuvent être administrés par voie orale, par voie injectable ou par inhalation (uniquement en traitement chronique). Le traitement devra être adapté à la réponse thérapeutique. Enfin, certains animaux nécessitent un traitement de maintenance à la plus petite dose efficace.
Les bronchodilatateurs sont indiqués chez les chats présentant des crises de bronchoconstriction (traitement ponctuel de la crise d’asthme). Leur usage n’est pas recommandé en monothérapie car ils n’agissent pas sur l’inflammation.
Les antibiotiques ou antiparasitaires sont principalement indiqués dans les cas où une surinfection bactérienne ou infection parasiatire est suspectée ou confirmée.
Inhalations par AeroKat