Les signes cliniques de la péritonite infectieuse féline sont très polymorphes
La PIF concerne plus particulièrement deux types de populations : jeunes chats (de 3 mois à 3 ans) et chats âgés (10 à 14 ans). Les chats atteints sont pratiquement toujours issus d’un effectif important (chatteries, refuges, élevages,…). L’incubation de la maladie va de quelques jours à plusieurs mois. Elle débute généralement par des signes peu spécifiques : fièvre, perte d’appétit, dégradation de l’état général, amaigrissement, muqueuses plus pâles ou ictériques, …
Dans les formes humides, des épanchements apparaissent au niveau de l’abdomen ou du thorax (pleurésie). Lorsqu’il existe, l’épanchement abdominal est l’expression d’une inflammation du péritoine (d’où le nom de la maladie). Il présente le plus souvent un aspect jaune paille visqueux assez évocateur. L’épanchement pleural est responsable de troubles respiratoires.
Dans les formes sèches on peut trouver des atteintes oculaires (iridocyclite) mais aussi des atteintes granulomateuses pulmonaires, rénales, hépatiques, nerveuses, ganglionnaires ou intestinales.
La distinction entre ces deux formes est théorique car elles peuvent co-exister ou se succéder.
Péritonite infectieuse féline (PIF). Chez ce chat, la maladie s’exprime par une atteinte oculaire (Uvéite antérieure avec précipités kératiques au niveau de la cornée)
Echographie abdominale chez un chat atteint de PIF « forme humide ». L’épanchement abdominal est ici important (flèche verte)
Un diagnostic difficile pour la péritonite infectieuse féline (PIF)
Le grand polymorphisme des signes cliniques et l’existence de différentes « sous-familles » de Coronavirus expliquent pourquoi le diagnostic de certitude de la PIF peut être très difficile à établir et pourquoi les examens sérologiques doivent être interprétés avec beaucoup de prudence. Une synthèse prenant en compte le contexte dans lequel vit l’animal, les signes cliniques, les résultats des examens biologiques, des tests sérologiques, … est indispensable pour pouvoir conclure.
Ainsi, pour schématiser, on admet qu’un chat malade présentant une sérologie positive n’est atteint de PIF que si tous les autres éléments (cliniques, sanguins,…) vont dans ce sens. En revanche, si sa sérologie est négative, le diagnostic de PIF est peu probable (mais pas formellement exclu).
Inversement, chez un chat sain, une sérologie positive signifie simplement que l’animal a été en contact avec un Coronavirus et à ce stade, l’évolution n’est pas prévisible. Une surveillance et des contrôles sont à mettre en place.
Les techniques de PCR quantitative sont maintenant intéressantes à utiliser mais n’apportent que des informations complémentaires en terme de diagnostic.
Pronostic et traitement de la péritonite infectieuse féline (PIF)
La PIF est une maladie de très mauvais pronostic, avec un taux de mortalité de pratiquement 100 %. L’évolution se fait en moyenne sur 2 à 5 semaines.
Il n’existe à ce jour aucun traitement spécifique mais uniquement des traitements palliatifs.
Prévention de la péritonite infectieuse féline (PIF)
Aucun vaccin n’est actuellement disponible en France. La prévention repose donc uniquement sur une gestion très rigoureuse des chatteries et élevages : isolement de tout nouvel entrant pendant 30 jours et test sérologique (ou PCR) avant son introduction dans un effectif seronégatif. Nouveau dépistage et isolement de 3 semaines des animaux de retour à l’élevage après une saillie.
Dans les élevages atteints, les animaux doivent être répartis par lots en fonction des tests de dépistage. Le virus est excrété par les selles de l’animal malade et la contamination se fait par contact direct ou par l’intermédiaire de la litière, des caisses de transport, des chaussures, …
Espèces et races prédisposées
La péritonite infectieuse féline peut toucher tous les félidés domestiques ou sauvages. Certains auteurs suspectent une prédisposition de certaines lignées en particulier chez les chats Bengals, British shorthair, Persans, Rex Cornish et Sacré de Birmanie.
La maladie n’est pas contagieuse pour les autres espèces, Homme inclus.
- Un liquide abdominal recueilli par ponction échoguidée présentant un aspect filant et de couleur jaune paille est très évocateur d’une péritonite infectieuse féline
- Image radiographique d’une pneumonie granulomateuse due à une forme sèche de péritonite infectieuse féline