Le séquestre cornéen chez le chat est une affection fréquente de la cornée, particulièrement chez le Persan et d’autres races brachycéphales.
Les séquestres peuvent survenir à la suite d’ulcères chroniques, de kératites induites par une infection par le virus Herpès félin de type I, ou encore à la suite d’une irritation chronique de la cornée secondaire à un entropion ou au frottement de cils.
Chez le Persan et d’autres races brachycéphales, le séquestre cornéen peut aussi apparaître de manière primitive, sans lésion préexistante.
L’affection se présente sous la forme d’une zone d’abord ambrée et évoluant vers une plaque cornéenne brunâtre ou noire, parfois entourée d’un véritable sillon disjoncteur.
Une prédisposition est rapportée dans certaines races de chats et notamment : Persan et autres races brachycéphales comme le British et l’Exotic Shorthair. Par contre, un mode de transmission de type héréditaire n’a pas été mis en évidence.
Le séquestre varie en taille de 1 à 2 mm de diamètre jusqu’à plus de la moitié de la surface de la cornée. Sa profondeur varie également, de la région superficielle (sous-épithéliale) jusqu’à la partie la plus postérieure de la cornée (membrane de Descemet). Le développement d’une vascularisation cornéenne et de signes d’inflammation sont variables d’un individu à l’autre.
Cette lésion justifie le recours à un traitement chirurgical pour enlever cette plaque de « nécrose », souvent inflammatoire et douloureuse pour le chat. Il s’agit d’une kératectomie lamellaire antérieure. Si la perte de substance induite pour retirer toute la lésion dépasse 30 à 50% de l’épaisseur de la cornée, une chirurgie de kératoplastie (greffe) est nécessaire pour pallier le manque d’épaisseur de la cornée.
Des récidives sont possibles, sur l’œil atteint, ou l’autre, dans des délais variant d’un mois à 7 ans.
Séquestre cornéen (flèche) chez un chat Persan. Noter la présence de nombreux vaisseaux en périphérie de la lésion dans la cornée, témoignant de l’inflammation.