Pourquoi pratiquer une pancréatectomie partielle chez le furet ?
L’insulinome est la tumeur la plus fréquente du furet avec 20 à 25 % des tumeurs rencontrées chez cette espèce. Ces tumeurs sécrètent de façon autonome de l’insuline par vagues plus ou moins fréquentes et importantes, à l’origine de pics d’hypoglycémie parfois sévères responsables d’une léthargie chronique, de faiblesse, de nausées, de signes neurologiques, de nervosité, d’une splénomégalie et d’un amaigrissement chronique. Le traitement de choix est l’exérèse chirurgicale par pancréatectomie partielle, à condition que le bilan d’extension soit négatif et que l’animal ne présente pas de risque anesthésique élevé.
La pancréatectomie partielle offre les meilleurs résultats post-opératoires, cependant la rémission clinique n’est pas systématique.
Le bilan pré-opératoire inclut des analyses sanguines (hématocrite, protéines totales, albumine). Lorsque l’intervention concerne un furet âgé, une analyse plus complète doit être envisagée pour évaluer les fonctions rénales et hépatiques (urée, créatinine, PAL et ALAT). Les insulinomes sont souvent des tumeurs malignes qui métastasent tardivement au niveau de la rate, du foie et des nœuds lymphatiques loco-régionaux. Un bilan d’extension est donc obligatoire. Une prise en charge médicale peut s’avérer nécessaire avant une pancréatectomie pour stabiliser la glycémie. Il est toujours préférable d’améliorer l’état général de l’animal avant d’intervenir chirurgicalement (réhydratation, réalimentation, analgésie, antibiothérapie de couverture…).
Comment se déroule une pancréatectomie partielle chez le furet ?
L’animal est placé sur le dos et une incision de plusieurs centimètres est réalisée le long de l’abdomen pour permettre une évaluation de toute la cavité abdominale afin de vérifier le bilan d’extension. Les intestins sont extériorisés et réclinés pour observer le pancréas et les nœuds lymphatiques. Selon les cas, une ligature transfixante est placée sur le lobe pancréatique qui est excisé, ou bien ce dernier est disséqué progressivement afin d’isoler les vaisseaux et canaux pancréatiques un à un. L’hémostase est vérifiée, ainsi que la viabilité de l’intestin et de la rate. La paroi abdominale est suturée.
Quelles sont les complications liées à cette opération ?
Les complications de la chirurgie comprennent les saignements intra-abdominaux, la déhiscence de la plaie suturée, la faiblesse et l’anorexie. L’apparition d’un diabète sucré transitoire est décrite en post-opératoire immédiat. Le retour à la normale s’observe dans les deux semaines suivantes. Une courbe de glycémie doit être réalisée dans les 48 heures post-opératoires. Les pancréatites secondaires, très rares, sont traitées par perfusion, analgésie, antibiothérapie et antiémétique. Une hypoglycémie persiste chez 50 % des furets selon les études, d’où la nécessité de mettre en place une alimentation adaptée voire un traitement médical de soutien.
Une diminution ou un arrêt de transit sont possibles lors d’une chirurgie abdominale. De plus, dans le cas d’une atteinte de l’état général, l’animal peut être amoindri par l’intervention et mettre plusieurs jours avant de récupérer. Ces cas nécessitent un traitement de soutien (fluidothérapie, réalimentation, surveillance de la température, gestion de la douleur). Une hospitalisation de 24 heures minimum après la chirurgie est donc conseillée. Cela permet de reconnaître les signes d’alarme et de traiter les éventuelles complications.