Causes Générales
Le port de tête penchée est un motif de consultation fréquent chez les petits mammifères et en particulier chez le lapin.
Lapin bélier avec la tête penché
Le torticolis peut être particulièrement impressionnant chez le lapin, qui peut être incapable de relever la tête et faire des « roulés-boulés » lors de ses déplacements.
Lapin infecté par E.cuniculi
Il peut être progressif ou d’apparition brutale. Des otites moyennes ou internes et des AVC sont le plus souvent responsables de ce syndrome chez les petits mammifères. Plus rarement, des parasites, des abcès cérébraux, des tumeurs, des traumatismes crâniens, une ingestion de produits toxiques peuvent provoquer une tête penchée.
Le lapin est un cas particulier chez qui la principale cause est l’encéphalitozoonose, causée par un parasite transmissible à l’homme, Encephalitozoon cuniculi. Ce dernier peut également être responsable d’une paralysie du train arrière.
Une paralysie des pattes postérieures peut aussi être la conséquence d’une fracture du bassin ou d’un os de la patte, d’une atteinte de la moelle épinière, de la compression d’un nerf, d’une pododermatite ou d’une hypovitaminose C chez le cobaye.
Les crises convulsives sont rares chez les petits mammifères. Lors de gales sarcoptiques chez le cobaye, il arrive toutefois d’observer des crises de prurit ressemblant à des crises convulsives. Les autres causes sont l’hypoglycémie (lors d’insulinome), des tumeurs intracrâniennes et une épilepsie essentielle chez le rat.
Lapin paralysé des pattes arrières
Diagnostic
Une prise de sang peut être réalisée pour le diagnostic de l’encephalitozoonose.
La radiographie permet de diagnostiquer les fractures de la colonne vertébrale ou du bassin à l’origine de déficits neurologiques.
L’endoscopie peut être utilisée lors de la recherche d’une otite externe ou moyenne, et permettra également de visualiser un comblement de l’oreille moyenne avec du cérumen.
Le scanner et l’IRM sont les techniques diagnostiques de choix lors de tête penchée, de crises convulsives et de paralysies postérieures. En effet, ce sont les seules techniques qui permettent la visualisation de masses intracrâniennes, d’hématomes ou de masses comprimant la moelle épinière, des modifications de l’oreille moyenne et des anomalies nerveuses périphériques. L’IRM permettra une meilleure visualisation du cerveau (notamment lors des AVC) et de la moelle épinière, alors que le scanner donnera de meilleures informations sur les remodelages osseux en cas de fracture ou de modification de l’oreille moyenne, située dans le crâne.
- Scanner chez un lapin montrant une otite moyenne bilatérale et un comblement des bulles tympaniques
- IRM chez un lapin montrant une otite moyenne bilatérale
- IRM chez un lapin montrant un abcès intracranien
Traitement
Le traitement dépendra de la cause. Il pourra être médical dans le cas des otites et de l’encéphalitozoonose qui nécessitent respectivement un traitement antibiotique et un traitement parasitaire. Dans le cas des fractures, un traitement chirurgical est nécessaire.
La douleur doit être prise en charge lors des fractures, ainsi que les vertiges et l’incapacité de manger lors des torticolis, nécessitant des gavages. Lors d’encephalitozoonose, les complications rénales doivent également être traitées.
Complications
Une perte d’appétit, un amaigrissement et un abattement peuvent être observés suite aux différentes maladies décrites, auquel cas une consultation est recommandée. Dans le cas des otites, certaines bactéries peuvent être responsables de septicémie et d’abcès intracérébraux. Lors de fracture du bassin, certains animaux peuvent devenir incontinents. Il est alors essentiel de surveiller la capacité de l’animal à uriner et faire ses selles.