Signes cliniques
Les petits mammifères possèdent une respiration nasale obligatoire. Toute maladie respiratoire, même celles concernant l’appareil respiratoire haut, doivent donc être prises au sérieux car elles peuvent rapidement entraîner une dyspnée ou un halètement.
Les signes sont généralement un écoulement nasal purulent (jetage), une respiration bruyante, sifflante, des éternuements et parfois une déformation du front dans les cas de rhinite et sinusite.
Un lapin avec un écoulement nasal purulent et le nez humide
Diagnostic
La radiographie sert au diagnostic des pneumonies. Elle permet une visualisation du poumon et la suspicion d’abcès pulmonaires.
L’endoscopie permet une visualisation directe d’une partie de l’appareil respiratoire profond, principalement la trachée et les bronches. Le lavage transtrachéal ou broncho-alvéolaire guidé par endoscopie consiste à instiller puis récupérer un liquide stérile dans l’appareil respiratoire pour permettre l’identification de l’agent responsable de la maladie grâce à une bactériologie. Un antibiogramme réalisé sur le prélèvement permet de vérifier la sensibilité de la bactérie à l’antibiotique prescrit.
Le scanner permet une exploration précise de l’ensemble de l’anatomie oto-rhino-laryngée et lors de maladie respiratoire chronique avec échec du traitement médical, il peut mettre en évidence un foyer infectieux dans les sinus ou l’oreille moyenne à traiter chirurgicalement.
L’échographie cardiaque permet de déceler les anomalies cardiaques à l’origine d’épanchements pleuraux et d’œdème pulmonaire.
Ils sont parfois associés à des écoulements oculaires et des « larmes de sang » (chromodaccryorrhée) chez le rat et la souris. Lors de pneumonie, on observe une dyspnée, une respiration rapide (polypnée) souvent associée un abattement, une perte de l’appétit et un amaigrissement.
Scanner mettant en évidence du pus dans l’un des sinus et un corps étranger | Scanner mettant en évidence du pus dans les deux sinus et une rhinite d’origine bactérienne
Traitement
Lors de maladie respiratoire aigu, il est souvent impératif de donner de l’oxygène pour améliorer le statut respiratoire. Une hospitalisation est alors nécessaire.
La gestion des maladies respiratoires implique le traitement de leur cause avec la mise en place d’un antibiotique pour les infections bactériennes, mais également des mesures pour améliorer l’environnement de l’animal. Des nébulisations aidant à fluidifier et évacuer les sécrétions peuvent être mises en place, et un anti-inflammatoire est parfois nécessaires.
Lors de chronicité malgré un traitement adapté (choisi après réalisation d’un antibiogramme), une chirurgie de l’oreille ou une chirurgie des sinus est possible pour exposer le foyer d’infection observé au scanner (sinus, oreille moyenne) et mieux le traiter.
Complications
Les lapins ont une respiration nasale obligatoire. Une rhinite très encombrante conduit ainsi à de graves difficultés respiratoires. On observera alors une polypnée. La plupart des bactéries impliquées dans les maladies respiratoires peuvent provoquer une septicémie et ainsi à une mort subite de l’animal, en particulier lors de la pasteurellose chez le lapin.
Lors de cas chroniques, elles peuvent également former des remodelages pulmonaires et dans certains cas des abcès pulmonaires, qui devront être traités chirurgicalement, ou provoquer une déformation osseuse des cornets nasaux qui entretiennent alors la rhinite. Si l’oreille moyenne est contaminée, on pourra observer un port de tête penchée.