Les cataractes du chien et du chat
Les cataractes correspondent à une opacification du cristallin, une lentille transparente à l’état normal, et localisée dans le tiers antérieur de l’œil. Les causes en sont multiples chez le chien et le chat, mais elles atteignent fréquemment les deux yeux simultanément. Cette opacification empêche la lumière d’atteindre la partie postérieure de l’œil et notamment la rétine (la pellicule photosensible de l’œil), où l’information lumineuse est convertie en signal électrique qui part ensuite vers le cerveau via le nerf optique. Lorsqu’elles évoluent rapidement (c’est notamment le cas chez les jeunes animaux et les chiens atteints de diabète sucré), les cataractes peuvent provoquer une cécité brutale (en quelques jours) ; c’est le cas notamment des cataractes secondaires à l’évolution d’un diabète sucré ; aucun traitement médical n’est alors efficace, mais ces cataractes représentent souvent une bonne indication opératoire.
Les décollements et hémorragies rétiniennes du chien et du chat
La cécité peut également résulter d’hémorragies rétiniennes et de décollements de rétine ; des pathologies générales, comme l’hypertension artérielle, ou certaines maladies infectieuses, peuvent en être à l’origine. Dans de tels cas, il est nécessaire de diagnostiquer la maladie générale sous-jacente, afin de traiter la cause primaire des lésions, et non seulement les conséquences oculaires de cette affection. Le pronostic dans ces cas pour la vision est réservé, mais l’instauration du traitement adapté à la cause de la maladie permet dans un certain nombre de cas de restaurer la vision.
Echographie oculaire d'un chien de 11 ans atteint de cécité. L'image en "V" caractéristique en bas de l'image correspond à un décollement complet de rétine
Les dégénérescences aiguës de la rétine du chien et du chat
Certaines dégénérescences de rétine touchant les deux yeux simultanément peuvent, de manière aiguë en moins de 48 heures, aboutir à des cécités irréversibles ; il s’agit du syndrome de la rétine silencieuse, qui touche des individus adultes de race moyenne habituellement ; dans ce cas, l’examen ophtalmologique ne révèle aucune anomalie en dehors de la perte de la fonction visuelle. Un examen électrorétinographique rapide (10 minutes environ) permet de diagnostiquer cette maladie qui n’atteint que les yeux, et ainsi exclure une maladie neurologique centrale aux conséquences parfois plus graves pour le pronostic vital de l’animal. Bien que sans conséquence pour la santé du chien, cette maladie provoque, hélas, une cécité irréversible.
Cécités brutales et affections neurologiques du chien et du chat
Enfin, la cécité, lorsqu’elle est d’apparition brutale, peut être la conséquence d’une affection neurologique. Dans ce cas, elle peut résulter d’une inflammation du nerf optique ; ce nerf conduit l’information visuelle « née » en regard de la rétine, depuis la rétine jusqu’au cortex cérébral. Un diagnostic précoce et un traitement adapté peuvent dans ce cas, permettre la restauration de la fonction visuelle. Dans des cas plus rares enfin, la cécité peut correspondre à une atteinte du cortex cérébral ; ce type de cécité, rare, correspond à une amaurose. Celle-ci peut être d’origine tumorale, inflammatoire, vasculaire (accident vasculaire cérébral), ou encore secondaire à une maladie métabolique. Le pronostic est beaucoup plus réservé. Ainsi, lorsque l’examen confirme la cécité sans atteinte de l’œil, un examen neuro-ophtalmologique couplé à un examen complémentaire spécifique, l’électrorétinogramme, permet très rapidement de confirmer l’origine neurologique de la cécité et adapter ainsi la meilleure gestion au cas.