Signes cliniques du typhus chez le chat
La période d’incubation est de 2 à 10 jours. Les signes cliniques reflètent l’atteinte généralisée de l’organisme :
- Signes généraux : fièvre, abattement, déshydratation, douleur abdominale, perte de poids rapide, état de choc et mort subite.
- Signes digestifs : vomissements et diarrhée.
- Troubles de la reproduction : avortement, infertilité, anomalies congénitales.
- Signes nerveux centraux : ataxie cérébelleuse (tremblements et incoordination locomotrice).
- Signes oculaires : décollement de rétine et hypoplasie du nerf optique.
Panleucopénie (typhus) du chat. Grave atrophie de l'épithélium digestif (à gauche). A droite, image normale. (©Katrin Hartmann)
Comment confirmer le diagnostic du typhus chez le chat ?
Le tableau clinique sur un jeune chaton non vacciné permet une suspicion. La confirmation fait appel à des examens biologiques.
Les tests sérologiques de détection des anticorps sont utilisés afin d’évaluer la nécessité d’une vaccination, et non pour établir un diagnostic.
L’isolement de l’ADN viral par RT-PCR à partir de prélèvements (selles ou écouvillon rectal) peut être réalisé, mais la spécificité et la sensibilité sont très variables. Un résultat positif est en faveur d’une infection par le virus du typhus. Par contre, de faux positifs peuvent survenir en cas de vaccination récente (par un vaccin à virus atténué).
Le virus du typhus chez le chat peut être détecté dans les selles ou par écouvillon rectal. Les faux négatifs sont fréquents, mais un résultat positif est en faveur d’une infection par le virus du typhus chez le chat.
L’analyse histologique de prélèvements du tube digestif, réalisés post mortem, peut mettre en évidence des lésions évocatrices (nécrose des cryptes avec des inclusions intranucléaires). En absence de ce type de lésions dans les prélèvements, un examen immunohistochimique peut être demandé pour confirmer le diagnostic.
En cas de signes neurologiques, un examen d’IRM (image par résonance magnétique) ou un examen post mortem peuvent confirmer une hypoplasie cérébelleuse.
Hypoplasie cérébelleuse chez un chaton atteint de panleucopénie féline (image du bas). (©Diane Addie)
Traitement du typhus chez le chat
Il n’existe pas de traitement antiviral efficace pour traiter la panleucopénie , typhus chez le chat. À la différence du parvovirus canin, le traitement interféron oméga n’apporte aucun bénéfice.
Des traitements de soutien médical (fluidothérapie, antibiothérapie, anti-nauséeux, alimentation entérale) peuvent être administrés. Des perfusions de glucose peuvent être nécessaires pour contrôler l’hypoglycémie, ainsi qu’un suivi régulier de la glycémie et de la pression artérielle systémique. L’hypoalbuminémie est fréquente.
Pronostic du typhus chez le chat
Les chats infectés par le typhus survivant plus de 5 jours avec le traitement de soutien, récupèrent généralement. Le taux de survie décrit est de 51.1%. Le taux de survie est négativement corrélé avec le taux de globules blancs et d’albumine.
Les signes neurologiques des chats atteints d’une hypoplasie cérébelleuse n’évoluent pas, et peuvent même s’améliorer légèrement avec une réponse compensatrice des autres organes.
Prévention du typhus chez le chat
La vaccination est l’élément clé pour la prévention. En revanche, certains chats âgés de moins d’un an et incorrectement vaccinés, ou habitant en collectivité, peuvent développer la panleucopénie féline.
La désinfection des locaux et instruments avec de l’eau de Javel prévient l’infection des autres chats par ce virus, lequel peut résister dans l’environnement pendant plusieurs mois à température ambiante.
Vice Rédhibitoire
La Panleucopénie féline, couramment appelée typhus chez le chat, fait partie des vices rédhibitoires dans cette espèce. En cas d’apparition de signes cliniques faisant suspecter cette maladie durant la semaine où le chat a été acquis, la certification vétérinaire de forte suspicion obtenue dans un délai de 7 jours après l’achat associée à une confirmation ultérieure de la maladie, peuvent mener à l’annulation de la vente.
AUTEURS
RÉFÉRENCES
Sykes, JE. Feline Panleukopenia Virus Infection. In : Sykes JE. Canine and Feline Infectious Diseases. St Louis, MO: Saunders, Elsevier, 2014, pp 187-193.