Prédispositions raciales à la cardiomyopathie arythmogène du ventricule droit (ARVC)du chien
Certaines races sont considérées comme présentant une prédisposition mais on la rencontre essentiellement chez le Boxer. Dans cette race, la transmission est héréditaire selon un mode autosomal et dominant mais une pénétrance variable (selon les porteurs, la maladie peut être asymptomatique ou au contraire très sévère avec une mortalité de très jeunes chiens). La prévalence chez le Boxer est supérieure à 3%.
- Extrasystole ventriculaire chez un chien atteint de cardiomyopathie arythmogène du ventricule droit (ARVC)
- Tachycardie ventriculaire chez un chien atteint cardiomyopathie arythmogène du ventricule droit (ARVC)
- Examen Holter et ARVC chez le chien
Signes cliniques de la cardiomyopathie arythmogène du ventricule droit (ARVC)du chien ?
Cette maladie cardiaque du boxer se présente sous différentes formes qui semblent pouvoir se succéder :
- Une forme asymptomatique pour laquelle le diagnostic est généralement fortuit mais ces chiens sont toutefois susceptibles de présenter une mort subite.
- Une forme avec apparition de signes cliniques : épisode de faiblesse, d’intolérance à l’effort, syncopes.
- Développement d’une insuffisance cardiaque congestive associant syncopes, toux, ascite, …
Une mort subite est possible à tous les stades, y compris sur des chiens présentant une forme asymptomatique.
Comment confirmer le diagnostic de la cardiomyopathie arythmogène du ventricule droit (ARVC)du chien ?
Le diagnostic est souvent difficile. Il faut avant tout avoir exclu toutes les autres maladies générales ou cardio-circulatoires susceptibles d’engendrer des signes cliniques identiques.
Le diagnostic de l’ARVC repose sur l’existence de cas dans la lignée du chien, des syncopes, des phases de tachycardie, d’une intolérance à l’effort, …
L’auscultation cardiaque est le plus souvent normale. Néanmoins, elle permet parfois de suspecter un trouble du rythme.
Dans les formes avancées, des signes d’insuffisance cardiaque peuvent être présents : souffle cardiaque, dyspnée, toux, ascite, œdèmes déclives, hépatomégalie, …
Sur les radiographies, une cardiomégalie, un œdème pulmonaire, un épanchement pleural, … ne sont visibles que dans les formes très avancées.
L’échographie cardiaque n’apporte aucun renseignement pour les formes asymptomatiques ou précoces. Sur les stades évolués, les modifications ne sont pas spécifiques de l’ARVC mais peuvent permettre d’apprécier plus finement l’impact négatif de la maladie sur la fonction cardiaque.
L’électrocardiogramme est un examen important. Il peut permettre d’identifier un trouble du rythme. En revanche, un ECG normal ne permet pas d’exclure l’existence d’une ARVC.
Les plus fréquents troubles rencontrés sont la présence d’extrasystoles ventriculaires ou des phases de tachycardie ventriculaire. Le nombre, l’aspect, … des extrasystoles peuvent permettre d’apprécier la gravité. D’autres anomalies sont possibles mais moins fréquentes (extrasystoles supra-ventriculaires, fibrillation atriale, extrasystoles atriales).
Le Holter permet un enregistrement de l’électrocardiogramme sur une période prolongée (24 heures en général) et en mettant le chien dans son environnement habituel. Il permet ainsi de détecter les troubles du rythme de façon beaucoup plus fiable. L’interprétation reste néanmoins souvent délicate. Plus de 100 extrasystoles en 24 heures est évocateur d’une ARVC.
Le dosage de la troponine I n’est pas spécifique mais montre une corrélation positive avec le nombre d’extrasystoles et est un indicateur relatif de la sévérité de la maladie.
Le diagnostic de certitude repose sur l’examen histologique post-mortem du myocarde.
Traitement de la cardiomyopathie arythmogène du ventricule droit (ARVC) chez le chien
Le traitement est souvent délicat à instituer. Il repose sur l’utilisation d’anti-arythmiques mais doit être évalué pour chaque cas en fonction du rapport bénéfices-risques.
Dans les formes très évoluées, on associe un traitement de l’insuffisance cardiaque congestive.
Les résultats montrent une diminution significative du nombre d’extrasystoles ventriculaires par 24 heures.
Une supplémentation alimentaire en huile de poisson (riche en acide eicosapentaénoïque (EPA) et en acide hexaénoïque (DHA)) semble permettre de diminuer le nombre d’extrasystoles mais aucune dose optimale n’a pu être déterminée.
Aucun traitement ne permet à ce jour de diminuer le risque de mort subite.
Pronostic de la cardiomyopathie arythmogène du ventricule droit (ARVC) chez le chien
Le risque de mort subite est possible à tous les stades de la maladie.
Si des signes d’insuffisance cardiaque congestive sont présents, l’espérance de vie dépasse rarement 6 mois.
Néanmoins, chez certains chiens, la maladie est peu évolutive et ils peuvent rester asymptomatiques pendant plusieurs années.
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