Qu’est-ce qu’une hypothyroïdie chez le chien ?
Une hypothyroïdie chez le chien est une maladie endocrinienne fréquente chez le chien. Elle est due à une diminution de la sécrétion d’hormone thyroïdienne par la glande thyroïde.
La glande thyroïde est l’une des plus importantes glandes de l’organisme. Elle se situe au niveau du cou et se divise en deux lobes (photo 1). Son fonctionnement est contrôlé par la glande hypophyse, logée à la base du cerveau. La glande thyroïde régularise le métabolisme du chien. Une baisse de l’activité de la glande thyroïde entraîne une diminution de toutes les fonctions corporelles. C’est ce qui se produit chez un chien hypothyroïdien.
Il existe plusieurs mécanismes pathologiques pouvant aboutir à une hypothyroïdie telle que : incapacité de la thyroïde à sécréter l’hormone (on parle d’hypothyroïdie primaire), incapacité de l’hypophyse à secréter l’hormone (TSH) qui stimule la thyroïde (on parle d’hypothyroïdie secondaire) ou incapacité de l’hypothalamus à sécréter l’hormone (TRH) qui stimule l’hypophyse (on parle d’hypothyroïdie tertiaire).
Glande thyroïde chez le chien (d’après Miller)
L’hypothyroïdie primaire est souvent consécutive à un dysfonctionnement du système immunitaire, qui produit une quantité anormale d’anticorps contre les cellules thyroïdiennes, ce qui les détruit. On parle de thyroïdite lymphocytaire. Cette destruction est irréversible et aucun traitement n’est disponible afin de l’arrêter. Les signes d’hypothyroïdie apparaissent seulement lorsque la plus grande partie de la glande est détruite. Ce processus progresse lentement (en 1 à 3 ans) et est totalement asymptomatique.
Certaines formes d’hypothyroïdie peuvent être associées à une tumeur de la thyroïde.
Quand suspecter une hypothyroïdie chez le chien et prédisposition raciale ?
Pratiquement toutes les races, y compris les animaux croisés, peuvent être atteints d’hypothyroïdie. Certaines races présentent toutefois une prédisposition comme : Airedale terrier, Beagle, Bulldog anglais, Caniche, Chow chow, Doberman, Golden retriever, Poméranien, Setter irlandais, Shar-Peï, Shetland, Teckel, …
Les premiers symptômes de l’hypothyroïdie apparaissent habituellement entre l’âge de 3 à 8 ans. Les mâles et les femelles sont atteints de manière comparable.
Lorsque le métabolisme corporel ralenti, pratiquement tous les organes du corps se trouvent affectés.
Les signes cliniques sont d’ordre :
- général : prise de poids malgré un appétit normal ou diminué, manque de dynamisme, fatigabilité, intolérance au froid ;
- cutané : poils secs et ternes, poils qui ne repoussent pas après un rasage, poils clairsemés, squames, séborrhée, tendance accrue aux infections cutanées, hyperpigmentation de la peau ;
- cardiaque : fréquence cardiaque basse ;
- locomoteur : faiblesse des membres postérieurs ;
- respiratoire : difficultés à respirer, changement de voix ;
- reproducteur : chaleurs absentes ou anormales chez la chienne, diminution de la libido chez le chien,
- oculaire : dépôts de lipides (cholestérol) dans la cornée ;
- etc.
Le manque d’hormones thyroïdiennes s’exprime différemment selon les chiens. Certains ne présentent parfois qu’une petite partie des signes cliniques décrits.
Diagnostic d’une hypothyroïdie chez le chien
Le bilan sanguin général peut révéler des taux de cholestérol et de triglycéride anormalement élevés, voire une anémie.
Le diagnostic nécessite des dosages hormonaux sanguins (T4 normale à basse et TSH normale à élevée) et parfois des examens d’imagerie poussés.
L’interprétation des tests sanguins est parfois délicate car les résultats peuvent être faussés par d’autres maladies intercurrentes ou des médicaments.
- Si les résultats sont positifs sans équivoque, le traitement sera instauré.
- Si les résultats sont négatifs sans équivoque, il faudra chercher une autre cause aux signes cliniques du chien.
- Si les résultats sont dans une « zone intermédiaire », il faudra parfois faire un test additionnel (T4 libre par dialyse d’équilibre), ou répéter les tests après avoir traité certains des problèmes de l’animal (infections, etc.)
Traitement d’une hypothyroïdie chez le chien
Le traitement de l’hypothyroïdie consiste à remplacer l’hormone déficiente par de l’hormone de synthèse, et ce, à vie.
On débute habituellement le traitement avec une dose calculée selon le poids du chien, que l’on donne une à deux fois par jour. Ce médicament demeure peu coûteux et si le chien reçoit la dose appropriée, les effets secondaires sont rares à absents.
La disparition des signes cliniques est lente et progressive.
Une prise de sang est généralement recommandée après un ou deux mois de traitement. Elle permet de s’assurer que la dose est adéquate.
Lorsque le niveau de T4 sera stable et dans les valeurs normales, les dosages sanguins seront espacés de 6 à 12 mois selon l’âge et l’état de santé du chien.
Attention : Les doses utilisées chez le chien sont beaucoup plus élevées que chez l’homme. Il est fréquent que les pharmaciens s’étonnent du nombre de comprimés prescrits.
Labrador présentant une obésité majeure consécutive à une hypothyroïdie.
Yorkshire soigné au CHV Frégis pour hypothyroïdie. Après quelques mois de traitement, la qualité et l’abondance du poil sont considérablement améliorées.