Signes cliniques et diagnostic de la mucocèle biliaire chez le chien
Dans un certain nombre de cas, une mucocèle biliaire peut être diagnostiquée de façon fortuite lors d’une échographie abdominale, sans pour autant entraîner de symptômes.
Les animaux atteints peuvent présenter des troubles digestifs chroniques non spécifiques (dysorexie, diarrhée, vomissements) et un abattement plus ou moins marqué.
Le plus souvent, les analyses sanguines révèlent une augmentation importante des enzymes hépatiques (PAL, ALAT et ASAT) ainsi qu’une augmentation des marqueurs de cholestase (bilirubine et GGT).
Echographie de la vésicule biliaire d’un chien présentant une mucocèle biliaire
Une augmentation des globules blancs est présente dans près d’un cas sur 2.
Les radiographies abdominales peuvent mettre en évidence une augmentation de la taille du foie, et une augmentation de la taille de la vésicule biliaire avec parfois la présence de contenu minéralisé au sein de la vésicule.
Un examen échographique est la méthode de choix pour diagnostiquer une mucocèle biliaire. Les images échographiques d’une mucocèle biliaire sont relativement spécifiques avec le contenu de la vésicule biliaire qui prend un aspect strié dit en « kiwi ». La présence de fluide dans l’abdomen, d’une irrégularité ou de discontinuité de la paroi de la vésicule, ou de graisses hyperéchogènes en périphérie de la vésicule biliaire sont hautement évocateurs d’un cholépéritoine (rupture de la vésicule) ou péritonite biliaire.
Mucocèle biliaire chez un chien. La vésicule biliaire a été retrirée, son contenu, normalement liquide est anormalement gélatineux | Dans cette mucocèle biliaire, le contenu est totalement « gélifié » et organisé
Traitement de la mucocèle biliaire chez le chien
Chez les chiens présentant peu de signes cliniques, ou lors d’une découverte fortuite, un traitement médical peut être proposé. Cependant, l’efficacité des molécules disponibles pour le traitement et la résolution des mucocèles biliaires reste incertaine et hypothétique.
Dans la plupart des cas, le traitement de choix des mucocèles biliaires est chirurgical. Il consiste à retirer la vésicule biliaire ainsi que le canal cystique (c’est à dire à réaliser une cholécystectomie). Si les conditions sont favorables, la chirurgie peut être réalisée sous coelioscopie.
En cas de péritonite associée, un lavage abdominal abondant doit être réalisé, et un drainage abdominal peut être mis en place pendant quelques jours en fonction de sa gravité.
Après retrait chirurgical, la vésicule biliaire doit systématiquement être soumise à une analyse histopathologique. De plus, une culture bactériologique aérobie et anaérobie doit être réalisée sur la bile puisque des cultures positives sont rapportées jusqu’à 75% des cas selon les études.
Pronostic de la mucocèle biliaire chez le chien Le pronostic est habituellement favorable chez les chiens pris en charge précocement et ne présentant pas de rupture des voies biliaires. Chez ceux dont la vésicule biliaire est perforée, le pronostic est en revanche plus réservé. Les complications post-opératoires classiquement rencontrées comprennent une fuite de bile au niveau du site opératoire, une obstruction du canal cystique par du contenu mucoïde, une insuffisance rénale, une pancréatite. En dépit d’un taux de mortalité après cholécystectomie allant jusqu’à 20%, la plupart des chiens survivants à la période post opératoire immédiate ont un pronostic relativement bon sans récidive ou complication à long terme.