Prédispositions raciales à la myosite des muscles masticateurs chez le chien
Certaines races sont considérées comme présentant une prédisposition telles que le Berger allemand et le Cavalier King Charles spaniel.
Dans ces races, une origine héréditaire est suspectée mais le mode de transmission est actuellement inconnu.
L’affection peut toucher d’autres races, notamment de grande taille. Elle a été décrite chez le Boxer, le Braque de Weimar, le Golden retriever, le Labrador, … C’est alors une maladie acquise.
Signes cliniques de la myosite des muscles masticateurs chez le chien
La maladie acquise touche généralement des chiens adultes, sans prédisposition de sexe. Chez le Cavalier King Charles spaniel, les signes apparaissent dès 10-12 semaines (on parle d’une forme juvénile).
La maladie peut évoluer sur un mode aigu ou chronique.
La forme aiguë se caractérise par un gonflement douloureux des muscles de la mastication, en particulier des muscles temporaux, des masséters et des ptérygoïdiens. Une exophtalmie est parfois présente et peut être associée à une inflammation du nerf optique générant des troubles de la vision. De la fièvre, une hypertrophie des ganglions et une inflammation des amygdales sont possibles. Les chiens refusent de manger et bavent anormalement. La palpation des muscles masticateurs est douloureuse et l’ouverture de la gueule est difficile.
La forme chronique est plus fréquente. Elle succède souvent à plusieurs épisodes aigus. Les chiens atteints présentent une atrophie progressive mais très prononcée des masséters. Le tissu musculaire est remplacé par un tissu fibreux. La gueule est alors plus ou moins fermée et impossible à ouvrir ce qui rend l’animal incapable de boire et de manger.
Myosite atypique des muscles masticateurs chez un jeune chien de race Cavalier King Charles spaniel. L’ouverture de la gueule est impossible | Myosite des muscles masticateurs chez le chien. L’IRM montre d’importantes lésions (flèches) des muscles masticateurs
Comment confirmer le diagnostic de myosite des muscles masticateurs chez le chien
Le diagnostic nécessite généralement de faire appel à des techniques particulières telles que l’électromyographie (EMG) et la biopsie musculaire. Le diagnostic de maladie dysimmunitaire se fait par la mise en évidence d’un titre en anti-corps anti 2M très élevé (les muscles de la mastication ne sont constitués que de fibres musculaires de type 2M).
La biopsie musculaire permet un examen histologique montrant des modifications spécifiques.
Traitement de la myosite des muscles masticateurs chez le chien
Le traitement fait appel à l’utilisation de corticoïdes plus ou moins associés à des immunomodulateurs.
Il doit être instauré rapidement et de façon prolongée pour éviter les rechutes.
Si le traitement n’est pas assez précoce, s’il est mal conduit ou en cas de rechutes, l’animal peut décéder, car avec la progression de la maladie il devient incapable de s’alimenter.
Pronostic de la myosite des muscles masticateurs chez le chien
Si le diagnostic et le traitement sont rapidement effectués, la récupération est généralement rapide et complète, la mâchoire se débloquant en quelques jours. En revanche, dans les formes évoluées et chroniques avec une fibrose importante, la réponse au traitement est médiocre.
AUTEUR
DR CAUZINILLE, Spécialiste en neurologie
RÉFÉRENCES
Pitcher GDC and Hahn CN - Atypical masticatory muscle myositis in three cavalier King Charles spaniel littermates - Journal of Small Animal Practice, 2007, Vol 48, 226-228
Reiter AM and Schwarz T - Computed tomographic appearance of masticatory myositis in dogs: 7 cases (1999–2006) - JAVMA,2007, Vol 231, (6), 924-930