Il semble qu’il s’agisse d’un trouble de la barrière cutanée lié à un état atopique (allergique) qui favorise la multiplication microbienne en surface de l’épiderme. Ces microbes fabriquent des toxines pro-inflammatoires qui aggravent l’inflammation cutanée, et entraînent progressivement des transformations épidermiques : épaississement par hyperplasie, hypermélanose (aspect noir de la peau), macération de surface (aspect gras et odeur marquée).
Malassezia au microscope.
Il s’agit en fait d’un véritable cercle vicieux : plus le microbisme est important plus les toxines pro-inflammatoires sont abondantes donc plus l’inflammation va s’étendre (de manière centrifuge) et plus les microbes pourront se développer.
Prédispositions raciales à la dysplasie épidermique du West Highland White Terrier (syndrome de surpopulation microbienne)
Cette entité n’est pas spécifique du Westie. On la rencontre chez le Berger allemand et dans d’autres races.
La fréquence de cette affection chez le Westie est sans doute liée à la prédisposition à l’état atopique
Chez le Westie, des formes familiales sont décrites avec une suspicion de transmission héréditaire sur un mode autosomique et récessif.
Signes cliniques de la dysplasie épidermique du West Highland White Terrier (syndrome de surpopulation microbienne)
Cette maladie de la peau apparaît le plus souvent entre 1 et 3 ans, sans prédisposition de sexe. Elle commence par un pelage gras puis un prurit, rapidement généralisé qui s’aggrave progressivement. Le chien dégage une odeur forte et désagréable et la peau se modifie : épaississement, lichénification, plis sur les pattes, hyperpigmentation, perte des poils, …
A - Dysplasie épidermique du West Highland White Terrier (syndrome de surpopulation microbienne) au niveau des fesses. B - Dysplasie épidermique chez un Westie (syndrome de surpopulation microbienne) au niveau du ventre. C - Dysplasie épidermique du WHWT (syndrome de surpopulation microbienne) au niveau du poitrail.
Dans les zones anciennement touchées, la peau devient noire, épaisse, plissée (lichénification), en périphérie de ces zones, on retrouve un érythème (rougeur) qui s’étend progressivement de manière centrifuge. Une otite bilatérale est fréquente. Le chien peut être amaigri et fatigué à force de se gratter.
Comment confirmer le diagnostic de dysplasie épidermique du West Highland White Terrier (syndrome de surpopulation microbienne)
Le diagnostic se fait au cours d’une consultation spécialisée de dermatologie. L’âge, la race et les signes cliniques sont une orientation mais il est indispensable de recourir à des examens complémentaires : raclages cutanés, cytologie cutanée a minima, voire bacteriologie, tests allergologiques, dosages hormonaux, biopsies cutanées.
Traitement de la dysplasie épidermique du West Highland White Terrier (syndrome de surpopulation microbienne)
Le traitement est celui d’un syndrome de surpopulation microbienne associant la gestion de la dermatite à Malassezia, à celle de l’infection de surface (antibiothérapie raisonnée, shampooings), de l’otite et également du prurit.
La gestion du syndrome de surpopulation microbienne permet en général une bonne amélioration clinique mais sans prévention, la récidive est de règle. Cette prévention doit être la fois anti-allergique (prévention anti-puces, exploration allergologique, désensibilisation, traitement anti-prurigineux) et anti-microbienne (shampooings, cures d’antifongiques isolées).
Pronostic de la dysplasie épidermique du West Highland White Terrier (syndrome de surpopulation microbienne)
Le pronostic est réservé à cause du caractère récidivant de la maladie si la prévention n’est pas attentive.