24h/24 - 7j/7
24h/24 - 7j/7
La sténose pulmonaire chez le chien est une cardiopathie congénitale relativement fréquente (environ 20 à 28 % des cas de malformation du cœur). Selon certains auteurs, les mâles seraient prédisposés.
La sténose pulmonaire du chien est due à un rétrécissement de la base d’un gros vaisseau qui part du cœur, appelé tronc pulmonaire. C’est le vaisseau qui envoie le sang du ventricule droit vers les poumons. La valve, située entre la « sortie du cœur » et la base de ce vaisseau (ou valve pulmonaire), est épaissie, fibreuse et partiellement soudée. Elle forme alors un rétrécissement qui gène le passage du sang. Il s’en suit un excès de travail pour le ventricule droit qui fini par se fatiguer et être responsable du développement d’une insuffisance cardiaque droite.
La sténose pulmonaire est parfois associée à d’autres anomalies cardiaques complexes (Tétralogie de Fallot en particulier)
Le plus souvent, et selon le degré de gravité, ils n’apparaissent que vers l’âge 10-12 mois, parfois beaucoup plus tard. Les symptômes sont ceux d’une insuffisance cardiaque droite tels que : fatigue à l’effort, syncopes, ascite, …
Si les symptômes remarqués par le propriétaire peuvent être tardifs, la suspicion par le vétérinaire est normalement très précoce. En effet, cette anomalie cardiaque est à l’origine d’un souffle qui est présent chez le chiot. Il est classiquement détecté lors du premier examen pré-vaccinal. Un souffle cardiaque chez un chien peut avoir de nombreuses significations et doit être systématiquement exploré. L’objectif sera, dans un premier temps, de déterminer la nature de la maladie cardiaque responsable du souffle entendu (ici une sténose pulmonaire) et, dans un deuxième temps, d’évaluer les conséquences de la sténose pulmonaire sur le fonctionnement du cœur, c’est-à-dire déterminer le degré d’insuffisance cardiaque. Pour ce faire, des examens radiographiques (avec ou sans préparation), électrocardiographiques et surtout échocardiographiques et Doppler permettront de répondre à ces questions.
Selon le stade, la radiographie montre une déformation du tronc pulmonaire et une augmentation de la taille du cœur droit plus ou moins prononcées (photo 1). L’angiographie permet de visualiser le rétrécissement. L’électrocardiogramme (ECG) peut lui aussi présenter des modifications dues à l’augmentation de la taille de la partie droite du cœur (photo 2) mais parfois aussi des troubles du rythme ce qui est généralement un signe de gravité. L’échocardiographie et le Doppler sont incontournables pour établir le diagnostic différentiel avec d’autres malformations cardiaques mais aussi pour déterminer la gravité de l’atteinte (photos 3 et 4).
Le traitement de choix consiste à supprimer la cause et donc à « agrandir » l’orifice sténosé. Il existe différentes techniques avec des contraintes, des coûts, des risques et des résultats très différents. La plus « élégante » est certainement la dilatation par sonde à ballonnet sous contrôle fluoroscopique mais les indications doivent être bien posées et la mise en œuvre demande des compétences et un plateau technique très particuliers (Photo 5).
Il n’existe pas de traitement « médicamenteux » de la sténose pulmonaire. En revanche, si des symptômes d’insuffisance cardiaque droite sont identifiés, certains médicaments pourront très significativement améliorer la qualité de vie du chien.
La sténose pulmonaire est une cardiopathie congénitale qui touche de nombreuses races de chiens. Les plus concernées sont certainement l’American Staffordshire terrier, le Bouledogue français, le Boxer, le Bulldog anglais, le Fox terrier. et le Schnauzer. Mais elle n’est pas exceptionnelle chez : Airedale, Basset Hound Beagle, Berger Allemand, Bulldog anglais, Bullmastiff, Chihuahua, Chow-chow, Cocker, Labrador, Mastiff, Pinscher, Pittbull terrier, Samoyède, Scottish Terrier, Terre-Neuve, West Highland White Terrier
L’origine génétique est prouvée chez le Beagle, selon un mode polygénique, et fortement suspectée dans d’autres. Il est donc fortement déconseillé de faire reproduire les chiens atteints de sténose pulmonaire.
CORLOUER JPh – Les cardiopathies - In : Rousselot JF, Corlouer JP et coll. - La cardiologie au quotidien – Guide pratique Vétoquinol – 2010, 156 p
CORLOUER JPh – Diagnostic des cardiopathies congénitales : toujours plus précis ? – AFVAC, Strasbourg, 28-30 novembre 2008
CORLOUER JPh – Que faire d’un chiot atteint de cardiopathie congénitale ? – Journées vétérinaires Toulousaines – AFVAC – Toulouse 24 et 25 mars 2007
CORLOUER JPh – La sténose pulmonaire chez le chien. Le point Vétérinaire, Numéro spécial : Actualités thérapeutiques en cardiologie du chien et du chat, 2002, 51-53.