1. Quelles sont les particularités de la peau chez les oiseaux ?
La peau des oiseaux est plus fine que celle des Mammifères hormis sur les pattes où elle est écailleuse. Elle ne contient pas de glandes sudoripares ou sébacées, à l’exception des glandes du canal auriculaire externe et de la glande uropygienne. Comme chez les Mammifères, elle est constituée d’un épiderme et d’un derme mais le tissu sous-cutané n’est significativement présent qu’en région axillaire et sur la ligne médiane ventrale.
- L’épiderme est constitué de trois couches : germinative, intermédiaire et cornée. Il produit des graisses neutres et des phospholipides, qui rendent la peau fortement lipogénique1. Cette particularité est considérée aider à l’imperméabilisation et l’inhibition de la croissance des bactéries et des champignons.
- Le derme contient les follicules plumeux, nerfs, neurorécepteurs, muscles, vaisseaux sanguins et dépôts graisseux.
La flore bactérienne normale chez les Gris du Gabon captifs est pauvre et constituée majoritairement de Staphylococcus sp., suivi par Corynebacterium sp. et Streptococcus sp. À noter que chez 38% (n=26) des Gris du Gabon étudiés aucune bactérie n’est identifiable par culture2.
2. Quel est le syndrome affectant cet oiseau et quelles en sont les causes possibles?
Cliniquement, cet oiseau souffre de dermatite ulcérative chronique. Il s’agit d’une affection fréquemment rencontrée chez les inséparables, les cacatoès et les gris du Gabon. Elle est le plus souvent localisée sous l’aile, dans l’aine, sur le côté du cou, le dos ou la base de la queue. Ce syndrome est caractérisé par un épaississement de la peau associé à des ulcérations et des sécrétions. Les patients manifestent généralement des signes de douleur et de prurit. Ce syndrome peut avoir de nombreuses causes incluant des causes néoplasiques (carcinome squamocellulaire, kératome, xanthome), infectieuse (dermatite bactérienne à S. aureus, E. cloacae ou E. coli, mycobactériose cutanée, circovirose, polyomavirose, giardiose)3,4 ou traumatique5. Parmi les causes traumatiques des brûlures (thermique ou chimique) ou de l’automutilation sont possibles, cette dernière pouvant avoir une cause médicale (toute organopathie ou processus algique), environnementale (manque d’activité physique, taille de plume mal réalisée, exposition toxique notamment à la fumée de cigarette, carence alimentaire dont les carences en acides gras oméga 3 ou en vitamine A et E) ou comportementale6.
Lors d’automutilation, seules les zones accessibles au bec de l’oiseau sont endommagées, ce qui n’est pas le cas dans le cas présenté de sorte que cette hypothèse est réfutée. Dans notre cas l’absence d’anomalie observée avec les examens complémentaires rendent une atteinte primaire de la peau plus probable.