Cet article parle de stabilisation de fracture épiphysaire de la tête fémorale avec des vis corticales. En effet, les fractures de l’épiphyse de la tête fémorale sont majoritairement traumatique ou liées à une dysplasie épiphysaire. Le traitement le plus fréquemment réalisé est une résection de la tête et du col fémoral, bien qu’il s’agisse d’une procédure de sauvetage. L’objectif de cette étude est de rapporter les résultats cliniques et radiographiques à court-terme du traitement des fractures épiphysaires de la tête fémorale avec des vis corticales chez le chat.
Cette étude a été menée chez 39 chats présentant une fracture de la tête fémorale unilatérale ou bilatérale, traitée avec 2 à 3 vis positionnelles corticales. Elles ont été placées par voie normograde depuis la corticales latérale du fémur jusqu’à l’épiphyse. Des radiographies pré- et postopératoires ont été réalisées et analysés par 3 praticiens pour évaluer le score d’arthrose, d’ostéolyse du col fémoral et de guérison de la fracture. Les radiographies postopératoires ont été évaluées pour la réduction de la fracture et pour la position de l'implant.
Les résultats montrent une prédominance de jeunes chats (âge moyen de 14,7 mois) et notamment de mâles castrés (27/39). Une guérison osseuse a été obtenues pour toutes les fractures sauf une. A 6 semaines postopératoires, 35 chats sur 39 ne présentaient plus aucune boiterie. Par ailleurs, l’analyse radiographique postopératoire montre une augmentation significative des signes d’arthrose et d’ostéolyse du col fémoral (67,4% des cas). Finalement, sur 25 propriétaires qui ont répondus au questionnaire de suivi (entre 5 et 147 mois), sept rapportent une anomalie de la démarche.
En discussion, ils comparent le faible taux de complication de cette technique chirurgicale par rapport aux autres techniques existantes. En effet, il n'a pas été nécessaire d'effectuer des reprises chirurgicales ou retrait d’implants, contrairement à d'autres études où les implants ont dû être retirés pour cause de pénétration de la surface articulaire ou encore de migration des implants. Leur solidité importante, l’absence de nécrose thermique au moment de leur mise en place et l’absence de problématique lié à la plaque de croissance sont autant d’avantages que les vis offrent par rapport aux broches, ce qui justifie a minima partiellement le faible taux de complication évoqué dans cette étude. Il est également rapporté dans cette étude qu’un degré élevé d’ostéolyse du col fémoral préopératoire n’est pas un facteur de risque et donc n’est pas lié à un risque de complication plus élevé.
De mon point de vue, il s’agit d’une étude intéressante et séduisante montrant une alternative aux autres techniques décrites auparavant. Néanmoins, cette technique demande une très bonne expérience chirurgicale, et un suivi sur un plus grand nombre de cas et à plus long terme est nécessaire, ainsi qu’une étude comparative avec les autres techniques précédemment décrites.