Suivi
Lors du contrôle à trois semaines post-opératoires, des radiographies montrent une stabilité des implants. Le pansement et les fils sont retirés et un protocole de chimiothérapie est débuté à Frégis puis réalisé dans un centre du sud de la France pour 6 séances de Carboplatine. Six mois après la chirurgie, le chien va toujours bien et marche sans gène.
Discussion
L’ostéosarcome est plus fréquemment rencontré chez les chiens de race grande à géante. Des prédispositions raciales ont été signalées, cependant, la taille est un facteur de risque plus important que la race. Les chiens affectés sont souvent des animaux âgés de 7 à 9 ans, mais une atteinte bimodale avec une atteinte précoce chez des chiens âgés de 1 à 2 ans est décrite.
Environ 75% des ostéosarcomes affectent le squelette appendiculaire. L’extrémité des os longs est la localisation la plus fréquente. Les sites préférentiellement touchés sont la partie proximale de l’humérus et la partie distale du radius, suivie de la partie distale du fémur, et la partie proximale puis distale du tibia. Les membres antérieurs sont affectés deux fois plus souvent que les membres postérieurs
L’ostéosarcome appendiculaire est une tumeur très agressive avec un pronostic très réservé. La grande majorité des chiens mourront éventuellement à cause d’une maladie métastatique.
L’amputation du membre affecté est une façon efficace de supprimer la douleur, en particulier chez les chiens présentant des fractures pathologiques. Elle a surtout pour but de limiter la douleur et de redonner du confort même si la durée de survie des chiens traités par l’amputation seule est significativement meilleure qu’avec l’utilisation de médicaments analgésiques ou de radiothérapie palliative.
L’alternative à l’amputation sont les chirurgies avec conservation du membre qui permet tent de retirer le segment osseux tumoral, tout en préservant la fonctionnalité du membre. On parle de « limb sparing » ou d’endoprothèse. La raison la plus courante de la réalisation de la chirurgie de préservation du membre chez les chiens atteints d’ostéosarcome est la réticence du propriétaire à procéder à l’amputation même si celle-ci peut parfois être justifiée chez des chiens de grand format avec des maladie orthopédique ou neurologique concomitante. L’intervention consiste à retirer la tumeur avec des marges, et de remplacer l’os par une endoprothèse synthétique, renforcée avec une longue plaque et des vis. Cela reste une intervention lourde et qui peut être sujette à des complications. Elle n’empêche malheureusement pas la tumeur de se développer mais améliore la qualité de vie. La gestion définitive des chiens atteints d’ostéosarcome appendiculaire nécessite le traitement de la dissémination tumorale. La chirurgie, même associée à une chimiothérapie, reste considérée comme un traitement palliatif.
Auteur
Par le Dr Ragetly, service de chirurgie du CHV Frégis