Présentation du cas
Un chien croisé de 8 ans est présenté pour une tétraparésie aigue. Lors d’un jeu, le chien est tombé et devenu brutalement non ambulatoire. A l’examen nerveux, une tétraparésie plus marquée à droite avec déficits proprioceptifs sur les 4 membres et reflexes apendiculaires sans anomalie est mise en évidence. Aucune anomalie n’est notée à l’examen de l’état de vigilance et des nerfs crâniens. Un inconfort est noté à la palpation du cou.
1. Quel est votre localisation et votre diagnostic différentiel ?
Une myélopathie C1-C6 est suspectée. Les principales affections à suspectées sont : un processus vasculaire (embole fibro-cartilagineuse, extrusion de noyau pulpeux, hématorachis), dégénératif (hernie discale), traumatique (fracture, luxation vertébrale), néoplasique, inflammatoire (méningomyélite dysimmunitaire ou infectieuse).
2. Quel est l’anomalie présente sur ces images et avec quelle affection est-elle compatible ?
En pondération T2, on observe une hyperintensité marquée intramédullaire centrale bien définie, latéralisée à droite dorsalement à C3-C4 associée à un léger amincissement de l’espace intervertébral correspondant. Le disque C3-C4 apparait hypointense mais ne comprime que très modérément la moelle épinière. Nous suspectons une extrusion aigue de noyau pulpeux.
3. Quel est le traitement à mettre en place ?
La prise en charge s’articule autour d’un exercice restraint, de soins de support (changements de décubitus, surveillance de la continence urinaire, nettoyages réguliers, tapis anti-escarres,…), d’une analgésie (cette affection peut être douloureuse pendant quelques jours). La physiothérapie peut aider à la récupération et à éviter la mise en place d’une amyotrophie.
4. Quel est le pronostic associé avec ce type d’affection ?
Un pronostic favorable est rapporté dans 67 à 100% des cas. Les facteurs associés à un mauvais pronostic sont l’étendue de l’hyperintensité à l’IRM et le stade nerveux. Pour les atteintes thoraco-lomabaire, le pronostic est sombre en cas d’absence de nociception. La récupération peut prendre jusqu’à plusieurs mois (en général moins de 2 mois). Une incontinence urinaire et/ou fécale ou des déficits nerveux minimes peuvent persister à long terme.
Auteur
Par le Dr Vet CAUZINILLE, service de Neurologie, CHV Frégis