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Un point concernant les tumeurs adipeuses chez les psittacidés.

Par le Dr Eva Louste, résidente du service NAC du CHV Frégis.

Résumé de : Prevalence, Anatomical Distribution, and Risk Factors of Adipocytic Tumors and Xanthomas in Psittaciformes: 1096 Cases (1998–2018)

Les auteurs : Megan et Al.

 

Quel est l’objectif de cette étude ?

Les tumeurs adipocytaires sont des tumeurs mésenchymateuses fréquemment rapportées chez les psittacidés ; cependant, les études à grande échelle évaluant leur prévalence et les facteurs de risque associés sont rares. Cette étude rétrospective analyse les soumissions d’anatomo-pathologie de la base de données de l'Université de Californie, Davis, comprenant 26 013 cas sur une période de 20 ans.

Pour chaque type de tumeur adipocytaire, la prévalence, les facteurs de risque et l’association avec d’autres troubles lipidiques ont été étudiés.

 

Quelles sont les tumeurs adipocytaires ?

Lipome : Une tumeur bénigne constituée de cellules graisseuses (adipocytes), fréquente chez les psittaciformes.

Myélolipome : Une tumeur bénigne rare formée de tissus graisseux et hématopoïétique (à l’origine de la production de cellules sanguines).

Hémangiolipome : Tumeur bénigne composée de tissus adipeux et de vaisseaux sanguins tapissés de cellules endothéliales. Cette tumeur est peu décrite chez les psittacidés.

Liposarcome : Tumeur maligne de cellules graisseuses, qui est beaucoup plus agressive et a potentiel métastatique.

Xanthome : Masse de macrophages (cellules immunitaires) chargés de lipides, formant des lésions xanthomateuses. Bien que non considérée comme une tumeur vraie, elle peut être localement envahissante.

 

Quelle est la prévalence de ces tumeurs ?

L’étude recense un total de 1096 cas de tumeurs adipocytaires et de xanthomes dans une base de données comprenant 26 013 psittacidés. Parmi ces cas, 450 lipomes, 129 myélolipomes, 35 hémangiolipomes, 31 liposarcomes et 451 xanthomes ont été identifiés. La prévalence des tumeurs adipocytaires et des xanthomes lors des nécropsies s’établit à 1,3 %, les lipomes et les xanthomes représentant la majorité des lésions diagnostiquées, confirmant leur fréquence relative dans cette population.

 

Quels sont les facteurs de risque identifiés ?

Plusieurs facteurs de risque significatifs associés à la formation de tumeurs adipocytaires sont mis en évidence.

  • L'âge est un facteur de risque majeur : chaque augmentation de 10 ans d'âge est associée à une augmentation de 73 % des probabilités de développer une tumeur adipocytaire (sauf pour le myélolipome ou l’âge n’est pas un facteur prédisposant)
  • Certains genres de psittaciformes sont plus à risque : les genres Amazona (Les amazones), Myiopsitta (la conure veuve), Melopsittacus (la perruche ondulée) et Agapornis (Les inséparables) présentent des probabilités significativement plus élevées de développer des tumeurs adipocytaires, tandis que le genre Ara est significativement moins touché.
  • Le sexe, en revanche, n’a montré aucune association significative avec la survenue de tumeurs adipocytaires.

 

Et la calopsitte (Nymphicus) et le rosalbin (Eolophus) ?

Bien qu’elle soit souvent considérée en clinique comme une espèce prédisposée aux tumeurs adipocytaires, l’étude ne montre en réalité aucune prévalence chez la calopsitte et le rosalbin. Les auteurs expliquent cette conclusion surprenante par un biais probablement lié à la sur-représentation de la calopsitte en consultation par rapport à d’autres espèces.

 

Y a-t-il des corrélations pathologiques ?

La recherche d’une corrélation avec d’autres troubles du métabolisme lipidique montre qu’il n’y a pas de corrélation significative entre les tumeurs adipocytaires et l'athérosclérose (p > 0,05) ou la lipidose hépatique (p > 0,05), bien qu’une corrélation significative soit observée entre la présence d’un lipome et d’une lipidose hépatique.

Toutefois, les xanthomes présentent une association significative avec l'athérosclérose (p = 0, 048), bien qu’aucun lien n’ait été observé avec la lipidose hépatique (p = 0,503). Ce résultat suggère une possible relation entre les xanthomes et les lésions xanthomateuses de l'athérosclérose chez les psittaciformes, tandis que les tumeurs adipocytaires demeurent indépendantes de ces troubles d'accumulation lipidique.

 

Quelle sont les localisations anatomiques les plus fréquentes ?

L’étude de la localisation anatomique est nuancée dans cette étude par l’inclusion de résultats d’autopsie (soumission du corps entier) mais également de biopsies, pouvant biaiser le résultat.

* Les lipomes et les hémangiolipomes sont principalement localisés sur le tronc, en région sous-cutanée en regard du bréchet, des muscles abdominaux ventraux et de la zone péri-cloacale.

* Les myélolipomes sont principalement identifiés dans le foie lors des nécropsies et sur les ailes dans les soumissions cytologiques et biopsiques.

* Les xanthomes se localisent préférentiellement sur les ailes, le tronc et la conjonctive dans les soumissions cytologiques et biopsiques, tandis que le tronc et les sacs aériens étaient les sites les plus fréquents de formation de xanthomes lors des nécropsies.

* Les liposarcomes, sont principalement identifiés sur les ailes dans les soumissions cytologiques et biopsiques. Seuls deux cas de liposarcomes ont été identifiés sur des autopsies ; ne permettant pas de caractériser leur localisation préférentielle.

 

Conclusion :

En conclusion, cette étude rétrospective est la première à recenser un nombre de cas aussi important et offre une vision approfondie de la prévalence, des facteurs de risque et de la distribution anatomique des tumeurs adipocytaires et des xanthomes chez les psittacidés. Ces données constituent une base intéressante pour la gestion clinique et le dépistage des troubles lipidiques chez les psittacidés, favorisant ainsi une meilleure prise en charge de ces affections fréquentes en médecine aviaire.

 

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