Démodécie chez le chien : maladie parasitaire

La démodécie chez le chien est une maladie parasitaire due à la multiplication anormale d’un acarien (Demodex canis) déjà présent dans les follicules pileux et les glandes sébacées du chien. Normalement, l’organisme contrôle le nombre de ces parasites qui sont présents dans la peau de tous les Mammifères y compris des hommes (ils « nettoyent » les follicules pileux) ; lorsque l’organisme ne parvient pas à les contrôler, les parasites se multiplient et c’est leur nombre qui crée une inflammation entraînant une chute du poil voire des surinfections bactériennes parfois graves.

Comment s’attrape la démodécie chez le chien ?

En fait, la démodécie du chien ne s’attrape pas puisque le parasite est déjà présent sur l’individu. La mère transmet naturellement des Demodex à ses petits durant les 3 premiers jours de la vie et ensuite, ces parasites font leur travail de nettoyeur sous la surveillance du système immunitaire de l’organisme. La maladie se déclare souvent chez le jeune chien (chiot de 2 à 10 mois) à l’occasion d’une petite anomalie génétique ayant pour conséquence un défaut de contrôle de ces parasites.

C’est pour cela qu’il est recommandé de ne pas faire reproduire les animaux atteints de démodécie afin d’éviter la transmission de cette anomalie. Lorsqu’elle se déclare chez l’adulte, il faut rechercher une cause sous-jacente ayant pu modifier la qualité du système immunitaire, identifiable dans plus de 50% des cas.

La démodécie chez le chien est-elle contagieuse ?

Non car il s’agit d’un problème individuel. Ce n’est donc contagieux ni pour un autre chien ni pour les humains.

Dans des portées, plusieurs chiots peuvent être atteints mais il s’agit plutôt d’une preuve de la transmission de l’anomalie génétique plutôt que d’une contagion.

Existe-t-il des prédispositions à la démodécie chez le chien  ?

Toutes les races peuvent être touchées.

Certaines races « à la mode » comme les Airedale Terrier, les Bouledogues français, les Carlins, les Bulldog anglais, les Berger allemand sont fréquemment impliqués. Comme dit plus haut, la majorité des cas sont vus chez de jeunes animaux (90%) de moins de 1 an.

Quels sont les symptômes de la démodécie chez le chiot ?

Les premiers symptômes sont des dépilations, diffuses ou en tache (aspect mité du pelage). L’ensemble du corps peut être touché mais la face et les membres antérieurs sont souvent impliqués. Fréquemment, la peau devient grisâtre avec formation de comédons (points noirs).

Ensuite, une surinfection bactérienne peut survenir et si la démodécie n’est pas traitée, cette infection peut prendre des proportions importantes et gravissimes voire mortelles.

Comment diagnostiquer la démodécie chez le chien?

Le vétérinaire effectuera des raclages cutanés et en observera le produit au microscope.

La mise en évidence du parasite est en général facile avec un peu d’habitude. Ils sont souvent en très grand nombre.

Dans de très rares cas, chez des chiens à épiderme très épais (Basset Hound, Shar Peï), les raclages seront insuffisants et des biopsies cutanées seront proposées.

Comment traiter la démodécie chez le chien ?

Il y a actuellement 3 traitements disponibles : des pipettes spot-on (comme les produits antipuces), un produit à diluer et à appliquer très régulièrement en frictions sur le corps, des comprimés très efficaces mais un peu onéreux.

Le traitement est choisi par le vétérinaire en fonction de l’étendue des lésions, des surinfections, des localisations. Le vétérinaire pourra ajouter des antibiotiques en cas de surinfection (après analyse du pus dans les cas sévères) ainsi que des shampooings réguliers ou des bains de pattes.

Après la mise en place du traitement, l’amélioration se fait en quelques semaines (15-20 jours en général).

La durée du traitement est cependant longue : le minimum est de 4 mois de traitement.

Le suivi est donc important : en général il est recommandé un contrôle à 4-6 semaines et à 4 mois.

Chez l’adulte, une recherche de cause sous jacente (examens biologiques, radiographiques, échographiques) devra être discutée.

Quel est le pronostic ?

Grâce à la qualité des médicaments disponibles, il est maintenant bon. En revanche, il faut comprendre qu’étant donné la composante génétique de la maladie, des rechutes sont possibles. Dans ce cas, une prévention devra être instaurée. Chez l’adulte, la démodécie peut être le révélateur d’une maladie sous-jacente (problème de glandes surrénales, cancer, …) Comme expliqué plus haut, il est recommandé de ne pas faire reproduire les animaux atteints de démodécie.