- Leishmaniose canine : le parasite (flèche), de très petite taille, se trouve à l’intérieur de certaines cellules, en particulier des ganglions ou de la moelle osseuse (photo laboratoire vétérinaire VEBIO)
- Moustique (Phlébotome) responsable de la transmission de la leishmaniose chez le chien (D’après Ray Wilson)
Les cas humains sont rares en France (environ 20 à 40 cas par an) et touchent surtout les personnes âgées ou immunodéprimées. En zone d’endémie, beaucoup de personnes hébergeraient le parasite sans développer de signes cliniques.
En revanche, le chien paie un plus lourd tribu à cette maladie qui est en extension. En 2000, 17 départements étaient infectés. En 2011, ils sont 21.
Dans les zones à risque, on considère qu’environ 2,5 % des chiens déclenchent une leishmaniose maladie.
En France, 200 000 chiens seraient infectés, mais tous les chiens infectés ne développent pas la maladie (1 chien malade pour 3 à 5 chiens infectés par le parasite). Les animaux les plus sensibles déclenchent la maladie dans les mois qui suivent l’infection par la piqûre de moustique. D’autres, resteront porteur du parasite pendant plusieurs années et ne deviendront cliniquement malade qu’en prenant de l’âge ou à l’occasion de stress divers.
Carte de la répartition de la leishmaniose du chien en France. Rouge : départements dans lesquels la maladie est habituellement présente Fuchsia : départements dans lesquels des cas autochtones ont été recensés depuis 2005 Jaune : départements dans lesquels des cas autochtones ont été recensés avant 2005
Sensibilité à leishmaniose chez le chien, variations raciales …
Chez un chien infesté, la leishmaniose n’évolue en maladie que si sa réponse immunitaire est inadaptée. Il a été montré que certaines races présentent une réponse immunitaire leur procurant une certaine résistance (réaction de type Th1 chez le lévrier des Baléares) alors que chez d’autres la réponse est inefficace en terme de protection (réaction de type Th2 comme le Boxer).
Une chienne infectée peut transmettre la maladie à ses chiots, en particulier dans les races prédisposées comme le Boxer. Par précaution, les chiens séropositifs doivent être retirés de la reproduction.
Symptômes de la leishmaniose chez le chien
Dans sa forme dite classique, la Leishmaniose canine s’exprime par des symptômes très divers tels que : abattement, amaigrissement (parfois très important), gros ganglions, diverses lésions de la peau (perte de poils, squames, ulcères cutanés), allongement des griffes, saignement de nez, … Dans certains cas on observe aussi des troubles nerveux, oculaires (uvéite), locomoteurs (boiteries), digestifs, …
Des cas de myosite, en particulier des muscles masticateurs sont décrits.
- Chien atteint d’une forme cutanée classique de leishmaniose. Des lésions cutanées sont présentes sur tout le corps. (photo Dr Héripret – CHV Frégis)
- Dans la leishmaniose canine, les lésions cutanées autour des yeux son fréquentes et plus ou moins marquées (photo Dr Héripret – CHV Frégis)
- Forme grave de leishmaniose canine avec présence d’importantes ulcérations cutanées (photo Dr Héripret – CHV Frégis)
Comment confirmer le diagnostic de leishmaniose chez le chien
Compte tenu des particularités de transmission de la maladie et des données géographiques concernant les lieux de vie du moustique, les commémoratifs de séjour en zone à risque dans les mois ou années qui précèdent sont une information importante.
Certains cas peuvent survenir sur des chiens n’ayant jamais séjourné en zone à risque mais ils demeurent peu fréquents.
Le tableau clinique, souvent très polymorphe, rend le diagnostic de certitude difficile, c’est pourquoi il est nécessaire de recourir à des analyses. Leur objectif est double : mettre en évidence le parasite (ou des traces de sa présence) et donc avoir un diagnostic de certitude, mais aussi évaluer les répercussions de la maladie sur l’organisme : anémie, manque de globules blancs, insuffisance rénale, … Plusieurs types d’examens permettent d’obtenir un diagnostic de certitude : prise de sang, prélèvement cutané, ponction de ganglion ou de moelle osseuse, etc.
Pronostic et traitement de la leishmaniose chez le chien
Même si certaines avancées en matière de traitement ont vu le jour depuis une dizaine d’années, la leishmaniose canine reste une maladie grave.
Chez les chiens peu infestés et présentant peu de symptômes (stade 1), le pronostic est bon. Pour les formes graves, avec insuffisance rénale (stade 4), le pronostic est sombre.
Chez la plupart des animaux les traitements permettent de contrôler les symptômes mais pas de débarrasser le chien du parasite et les rechutes ne sont pas exceptionnelles. Les traitements sont longs, parfois contraignants et potentiellement toxiques pour la fonction rénale.
Après traitement, les chiens doivent être régulièrement évalués car les rechutes ne sont pas exceptionnelles. Elles doivent donner lieu à une reprise du traitement.
La prévention de la leishmaniose est donc une approche essentielle.
Prévention générale contre la leishmaniose chez le chien
Longtemps fondée sur la lutte contre le moustique vecteur, la prévention de la Leishmaniose canine est profondément modifiée par l’arrivée en septembre 2011 d’un vaccin spécifique.
Prévention chez le chien sain
Votre chien n’est pas porteur de la maladie et ne séjourne pas dans une région à risque. Il n’y a pas de précaution particulière à prendre.
Votre chien n’est pas porteur de la maladie mais doit se rendre dans une région à risque. Dans ce cas, il faut éviter au maximum les piqûres de moustique en utilisant des insecticides adaptés (contenant des pyréthrinoïdes) en respectant très scrupuleusement les modalités d’utilisation. Elles diffèrent selon qu’il s’agit de colliers, de spray ou de spot-on. Il faut aussi éviter de laisser le chien dehors pendant les périodes à risque (tombée du jour en particulier).
Votre chien fait des séjours fréquents ou vit en permanence dans une zone à risque. En plus des mesures précédentes, une vaccination est maintenant recommandée. Elle divise par quatre le risque de développer la maladie.