Les calculs sont particulièrement problématiques chez le mâle, car leur anatomie urinaire les prédispose aux obstructions urétrales, le plus souvent au sein même du pénis. Ils ne sont pas pour autant anodins chez la femelle, bien qu’elles arrivent à évacuer par les voies naturelles des calculs bien plus volumineux. La présence de calculs dans la vessie peut à elle-même causer des douleurs importantes.
Des calculs peuvent d’autre part se former dans les reins, et parfois obstruer les uretères, causant des douleurs pouvant être très intenses. Des lésions rénales peuvent survenir secondairement à ces lithiases.
Les lapins atteints de calculs urinaires vont présenter des symptômes variés, dépendant de la localisation des calculs. Lors de calculs urétraux, les lapins essayent d’uriner sans succès, se mettent en position dans leur litière et n’arrivent pas à émettre d’urines ou très peu. Des urines rosées à rouges peuvent être observées en association. Parfois, ces signes sont mépris pour de la constipation ou des problèmes d’utérus. Souvent, une stase digestive est associée à ces signes cliniques. Si la situation est ignorée trop longtemps, le lapin peut être retrouvé en état de choc sévère.
Si le calcul est dans la vessie, les signes sont souvent ceux d’une cystite : mictions douloureuses, mictions fréquentes et en petite quantité, urines colorées et/ou malodorantes voire éventuellement signes de stase digestive.
Enfin, lorsque les calculs sont dans les reins ou dans les uretères, les signes peuvent être moins spécifiques : perte d’appétit, perte de poids, stase digestive, douleur abdominale, baisse de forme…
Le diagnostic peut se faire dès l’examen clinique lorsque le calcul est dans le pénis. Cependant, dans les autres cas, des examens d’imagerie sont nécessaire. La radiographie permet souvent de voir les calculs car ceux-ci sont généralement à base de calcium chez les lapins. L’échographie est également très utile pour localiser précisément les calculs et évaluer les répercussions sur l’appareil urinaire (obstruction des uretères, lésions rénales, cystite…). En complément, des analyses de sang sont recommandées, pour a minima évaluer la fonction rénale et les répercussions électrolytiques d’une obstruction. Enfin, une analyse d’urines avec éventuelle culture bactérienne peuvent être conseillés dans certains cas.
Le traitement peut être médical ou chirurgical selon la localisation et la taille du (ou des) calcul(s). Des intervention minimalement invasives peuvent être envisagées dans certains cas à l’aide de l’endoscopie. Des chirurgies sont parfois nécessaires pour retirer les calculs, après stabilisation en hospitalisation.
Les obstructions urinaires sont des urgences vitales nécessitant des soins intensifs. En l’absence de prise en charge rapide, une insuffisance rénale et des perturbations ioniques potentiellement mortelles se développent. Lorsque l’urine contenue dans la vessie ne peut plus s’évacuer, une rupture vésicale peut survenir. En l’absence de ces complications, le pronostic est généralement bon. Cependant, les récidives sont très fréquentes (du fait de la physiologie décrite ci-dessus).
Afin de limiter les risques de récidives, un régime alimentaire spécifique est généralement recommandé. Il consiste à réduire l’apport de calcium et augmenter la consommation d’eau.