Les maladies du coude, et en particulier la dysplasie, sont une cause fréquente de boiterie chez le chien. Elles nécessitent un diagnostic précoce, en particulier chez le jeune, pour optimiser la prise en charge arthroscopique, et donc les résultats.
Lorsque la maladie est silencieuse, ou lorsque l’approche chirurgicale n’est pas optimisée, une évolution arthrosique est inéluctable et peut conduire à des douleurs chroniques, des difficultés locomotrices et une détérioration de la qualité de vie.
La prise en charge classique est souvent suffisante mais des options de derniers recours sont parfois nécessaires.
La nouvelle prothèse de coude TATE permet aujourd’hui de proposer une nouvelle option à nos patients. Cette prothèse de coude, complète, permet de soulager durablement nos chiens qui souffrent d’une gêne du coude au quotidien.
Options thérapeutiques existantes lors de dysplasie du coude avec arthrose sévère chez le chien:
L'arthrose du coude chez le chien est une séquelle fréquente de la dysplasie du coude, de luxation traumatique ou de fractures articulaires. Indépendamment de sa cause initiale, l'arthrose du coude est la cause la plus fréquente de boiterie des membres thoraciques chez le chien.
Les options thérapeutiques les plus souvent proposées pour les chiens souffrant d'arthrose du coude modérée à sévère comprennent la prise en charge non chirurgicale ou conservatrice.
L'arthrose étant progressive, les signes cliniques s'aggravent chez de nombreux chiens, même avec un traitement palliatif.Cette progression clinique peut devenir une indication pour une intervention chirurgicale palliative.
Nous réalisons des prothèses partielles -la CUE (Canine Unicompartimental Elbow) – chez certains chiens mais les indications sont assez restreintes.
Les prothèses de coude chez le chien se sont développées au cours des 30 dernières années. Après de nombreux échecs, un système est maintenant abouti : la prothèse TATE.
Contrairement aux précédents systèmes conventionnels à tige et cimentés, l'implant TATE est un nouveau système d’arthroplastie non cimenté. En 2008, Acker et Van Der Meulen ont rapporté des résultats satisfaisants 6 mois après l'implantation de ce système chez six chiens souffrant d'arthrose au stade terminal. La dernière génération a réduit l’agressivité et la complexité chirurgicales.
Quelles sont les indications d’une prothèse de coude chez le chien ?
Bien que l'arthrose du coude soit le plus souvent associée à la dysplasie du coude, elle peut également résulter d'une fracture articulaire, d'une luxation du coude ou de déformations angulaires des membres, entraînant secondairement une incongruence de l'articulation du coude.
L’arthroplastie du coude est une technique chirurgicale permettant de remplacer les surfaces articulaires endommagées par des composants artificiels aussi appelés implants prothétiques.
Cette chirurgie est principalement indiquée pour les chiens souffrant d'une arthrose sévère, à l’origine de douleurs et de boiteries, réfractaire à la prise en charge non chirurgicale ou conservatrice et dont la qualité de vie au quotidien est clairement diminuée.
La prothèse TATE est aujourd’hui une prothèse de troisième génération, dont une centaine de patients ont pu bénéficier aux Etats-Unis. Ce recul limité pousse à sélectionner rigoureusement les patients pouvant être candidats à l'arthroplastie totale du coude qui doivent vraiment bénéficier de cette chirurgie palliative.
Quand doit-on éviter la réalisation d’une prothèse de coude ?
Comme pour toutes les prothèses, des maladies concomitantes peuvent être des contre-indications relatives ou absolues. Ainsi, les autres maladies orthopédiques ou nerveuses peuvent être des contre-indications relatives augmentant le risque de complication. Les maladies infectieuses sont des contre-indications formelles (pyodermite, infection urinaire, etc) et doivent être identifiées et traitées avant l'intervention chirurgicale.
Enfin, une prothèse doit être recommandée quand les conditions de prise en charge, autant à l’hôpital qu’à la maison sont vraiment optimisées.
Qu’est ce que la prothèse TATE de coude chez le chien ?
Le système TATE de troisième génération est une prothèse non cimentée conçue pour utiliser un nouveau concept de resurfaçage ainsi que des approches chirurgicales moins invasives.
Il s’agit d’un système semi-contraint (la partie humérale et la partie radio-ulnaire sont dissociées mais imbriquée) qui nécessite une synostose radio-ulnaire.
Le système TATE présente plusieurs avantages en comparaison avec les autres prothèses de coude. Il a été conçu pour utiliser une approche moins invasive y compris pour l’ostéotomie de l'épicondyle médial de l'humérus. Il utilise un nouveau concept de stabilisation non cimenté, dans le but de limiter le risque d’infection, de défaillance de l’implant ou de fracture.
La stabilité de cette prothèse est assurée par son impaction après la préparation minutieuse du lit huméral et du lit radio-ulnaire des deux composants de la prothèse. Un système de pivot expansible optimise la stabilité initiale le temps de la croissance osseuse dans les pores de la prothèse. Cette prothèse a été élaborée de telle sorte que certaines des forces transarticulaires (par exemple, les forces en varus-valgus) sont presque exclusivement contrecarrées par des contraintes passives des tissus mous (c'est-à-dire les ligaments collatéraux), tandis que d'autres forces (par exemple, la rotation interne/externe et la translation médio-latérale) sont également contrôlées par la géométrie des surfaces articulaires prothétiques. Cette conception limite les contraintes à l'interface os-implant, contrairement aux prothèses dites « liées ».
Photographie de l’implant TATE de prothèse de coude, montrant la complexité de cet implant révolutionnaire avec du titane et d’autre biomatériaux de dernière génération et un design permettant l’ostéo-intégration et une stabilité définitive de l’implant
Radiographie post-opératoire d’un coude dysplasique opéré par une prothèse TATE du coude.
Quels sont les résultats attendus de la prothèse TATE de coude chez le chien ?
Des études cliniques et expérimentales sont en cours.
Dans une étude rétrospective, les résultats cliniques à long terme de la première génération, évalués subjectivement, ont montré 76% de fonction "complète" ou « bonne ».
Les nouvelles générations semblent encore plus prometteuses.
L’objectif est d’obtenir une récupération complète en 2 à 3 mois, avec un premier mois délicat en termes d’attention à porter au patient mais une rééducation qui commence dès la quatrième semaine.
Les attentions principales des premières semaines consistent en :
1/ La surveillance de l’activité : stricte les 4 premières semaines, les contraintes s’assouplissent dès le premier contrôle radiographique à 4 semaine
2/ La surveillance de la cicatrice, qui dure deux semaines
3/ La gestion de la douleur en suivant les recommandations données sur l’ordonnance et le compte-rendu à la sortie