CONDUITE A TENIR
L’alphachloralose, également appelée chloralose ou gluco-chloral, est un produit toxique utilisé pour lutter contre de nombreux nuisibles : rats, souris, taupes, corbeaux,… Il se présente généralement sous forme d’appâts prêts à l’emploi ou de poudre concentrée à mélanger avec du blé. Il existe de nombreuses présentations commerciales : Caussade ®, Taupicine ® (dans sa version « récente », depuis l’interdiction de la strychnine).
L’intoxication du chien par des raticides est une intoxication très fréquente, en particulier pour les chiens qui ont accès à des endroits fréquentés par les rongeurs : exploitations agricoles, clubs hippiques, remises, greniers, caves, … En cas d’ingestion de raticides, dans la mesure du possible, prendre l’emballage du produit suspecté pour le montrer au vétérinaire. En effet, il existe de très nombreuses sortes de raticides.
L’intoxication résulte généralement de l’ingestion accidentelle d’appâts. Si l’ingestion est récente (moins de 2 heures) et si l’état du chien le permet, il est conseillé de le faire vomir. Administrer du charbon végétal activé (5 ml/kg par voie orale) pour neutraliser le produit.
En revanche, si des troubles neurologiques sont présents, l’administration de vomitifs est contre-indiquée. Il est important de réchauffer le chien (couverture, bouillottes) pour lutter contre l’hypothermie associée à cette intoxication et de la maintenir au calme le temps de le transférer sans délai chez le vétérinaire.
GRAVITE
Urgence vétérinaire vraie. Chez le chien, le pronostic dépend de la dose ingérée et de la rapidité de mise en place du traitement.
PRINCIPAUX SYMPTÔMES ET MÉCANISMES D’ACTION
Les signes cliniques apparaissent environ 30 minutes à 1 heure après l’ingestion et évoluent en quelques heures à 24-48 heures. La dose mortelle est de 250 à 500 mg/kg chez le chien.
Chez le chien, les signes cliniques débutent par des troubles de l’équilibre (ataxie) et du comportement. Surviennent ensuite une prostration et un coma avec hyperréflexivité, convulsions intermittentes, trémulations musculaires et tremblements. Des signes associés sont présents : hypersalivation, bradycardie, bradypnée, hypothermie marquée (< 33°C) entrainant la mort.
QUEL VETERINAIRE CONTACTER ?
Si votre vétérinaire traitant est ouvert, c’est bien évidemment l’interlocuteur privilégié. En son absence, pour ce type d’urgence, une consultation sans délai dans un service d’urgence est indispensable. En effet, la rapidité d’intervention est importante et une surveillance vétérinaire prolongée doit être mise en place. Un traitement des convulsions, des perfusions intraveineuses, … sont nécessaires.
HOSPITALISATION
Il n’existe pas d’antidote spécifique. L’hospitalisation est indispensable pour mettre en place une réanimation médicale adaptée destinée à lutter contre les convulsions, contrôler l’hypothermie, favoriser l’élimination du toxique, …