Quand suspecter une cardiomyopathie hypertrophique (CMH) chez le chat ?
Les signes cliniques sont ceux d’une insuffisance cardiaque. Ils sont peu spécifiques et d’intensité très variable. La décompensation peut être très soudaine, sans aucun signe d’appel.
Un nombre non négligeable de chats atteints d’une CMH majeure peuvent pendant longtemps ne présenter aucun symptôme et aucune modification lors d’une auscultation. Ils constituent donc un véritable piège pour le propriétaire, le vétérinaire et le chat. Ce sont en effet des candidats à un « accident cardiaque » tout aussi brutal qu’imprévisible à l’occasion, par exemple, d’une anesthésie pour une intervention aussi banale qu’un détartrage.
Dans les formes d’évolution plus progressive, les signes d’appel peuvent être de la fatigue, une perte d’appétit, un abattement.
Lors de décompensation brutale, ce sont souvent des troubles respiratoires qui alertent le propriétaire. Les CMH peuvent aussi être responsables de thrombo-embolie, se manifestant en particulier par une « paralysie » brutale et douloureuse, le plus souvent au niveau des pattes arrières.
Contrairement au chien, le chat insuffisant cardiaque ne présente que très exceptionnellement de la toux.
L’examen clinique peut être déconcertant, et tout particulièrement l’auscultation cardiaque. Chez certains chats, aucune anomalie n’est décelable. Pour d’autres, certaines modifications peuvent être entendues (souffle, trouble du rythme, galop cardiaque, …). Elles doivent conduire à effectuer des examens complémentaires.
- Paralysie d'une patte avant due à la migration d'un caillot chez un chat atteint de CMH
- Aspect caractéristique d'un chat présentant une grave difficulté respiratoire
Comment diagnostiquer une cardiomyopathie hypertrophique (CMH) chez le chat ?
Les radiographies du thorax peuvent mettre en évidence des modifications (non spécifiques le plus souvent) de la silhouette cardiaque. En revanche, elles sont particulièrement utiles pour rechercher certaines complications comme un épanchement pleural ou de l’œdème pulmonaire.
L’électrocardiogramme est l’examen de choix si un trouble du rythme cardiaque est suspecté.
L’échocardiographie et le Doppler sont les examens de choix mais ils sont souvent délicats à réaliser et à interpréter. Il est possible de mesurer les différentes parois et cavités du cœur, d’analyser les flux sanguins entre les cavités cardiaques, … et même de mettre parfois en évidence des caillots de sang (thrombus) à l’intérieur du cœur. Face à la très grande diversité des modifications possibles des parois et des cavités, l’expérience du vétérinaire dans la maîtrise de cet examen est capitale.
La mesure de la pression artérielle est utile pour rechercher l’origine éventuelle de l’hypertrophie du myocarde.
Un bilan biologique peut permettre de mettre en évidence la cause de la myocardiopathie hypertrophique : maladie rénale, thyroïdienne, …
Echographie d'un chat présentant une forme grave de CMH, d'origine indéterminée
Radiographie du thorax d'un chat atteint de CMH
Comment traiter une cardiomyopathie hypertrophique (CMH) chez le chat ?
Le traitement idéal est celui de la maladie responsable de l’hypertrophie du myocarde, si elle est connue. Pour les autres formes, la littérature est riche en recommandations variées, mais il existe peu d’études réellement documentées. Le résultat des différents examens complémentaires et l’expérience du vétérinaire permettent de mettre en place un plan thérapeutique adapté. En phase aiguë, la myocardiopathie féline est une urgence qui implique une hospitalisation si l’on souhaite limiter au maximum une perte de chance pour le chat. Les signes d’insuffisance cardiaque seront alors traités de façon intensive et adaptée à chaque cas : réanimation, oxygénothérapie, ponction pleurale, …