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L’incompétence du sphincter urétral est une affection qui se caractérise par une perte inconsciente d’urine. On parle également d’incontinence urinaire. Elle se produit surtout lorsque le chien est couché, endormi, ou lors de phases d’excitation.
C’est la cause la plus fréquente d’incontinence urinaire chez la chienne adulte mais elle peut aussi toucher des mâles.
Une forme congénitale est décrite. C’est même la deuxième cause d’incontinence urinaire chez la chienne impubère. Elle est souvent associée à d’autres anomalies comme des uretères ectopiques.
La maladie est la conséquence de plusieurs facteurs et conditions prédisposantes : diminution du tonus urétral, position intra-pelvienne du col de la vessie, urètre court, stérilisation, obésité, âge.
Chez les chiennes stérilisées, dans 75% des cas, les premiers signes cliniques d’inconticence apparaissent dans les 3 ans qui suivent la stérilisation.
L’incompétence du sphincter urétral touche le plus souvent les chiennes stérilisées des races de taille moyenne ou grande, et d’âge moyen.
Certaines races sont considérées comme présentant une prédisposition à l’incontinence urinaire telles que : Boxer, Dobermann, Rottweiler.
Le propriétaire signale généralement une chienne incontinente avec une perte d’urine en goutte-à-goutte. Elle peut se produire de façon intermittente ou continue. L’incontinence est plus importante quand le chien est couché ou endormi, pouvant aller jusqu’à la formation de véritables flaques d’urine.
En cas d’incontinence urinaire, un diagnostic précis est indispensable pour pouvoir mettre en place un traitement adapté.
Il est important de connaître les antécédents éventuels du chien : maladies, traumatismes (du bassin, des membres postérieurs, de la queue, de la colonne vertébrale), stérilisation, … mais aussi l’aspect des urines, la fréquence des mictions, les conditions de l’incontinence, …
Outre un examen clinique complet, l’analyse des urines est une étape indispensable mais attention, le prélèvement doit être effectué de façon très rigoureuse (cystocentèse de préférence).
Des radiographies avec préparation (vagino-urétrographie) peuvent mettre en évidence des anomalies vaginales, urétrales et la position anormale du col de la vessie.
L’échographie de l’appareil urinaire permet d’éliminer d’autres anomalies pouvant être responsables d’une incontinence urinaire.
La suspicion diagnostique est souvent avancée après exclusion des autres causes par les examens d’imagerie et l’analyse d’urine. Un traitement est alors proposé. Quand un doute subsiste, l’examen urodynamique est l’examen de choix. Il permet de mesurer la pression urétrale (profilométrie urétrale) et met en évidence une diminution de la pression et de la longueur fonctionnelle de l’urètre.
Chez la chienne impubère, dans 50% des cas, l’incontinence disparaît ou s’améliore après les premières chaleurs. La chienne redevient alors continente.
Un traitement médical pour l’incontinence urinaire est généralement utilisé en première intention. Il fait appel à deux catégories de molécules :
Ces molécules sont déconseillées chez les chiennes impubères ou les chiennes non stérilisées (risques accrus de pyomètre).
En cas d’échec au traitement médical ou lors d’apparition d’une baisse d’efficacité, un traitement chirurgical est possible. De nombreuses techniques ont été proposées. La colposuspension est une première technique possible. Elle consiste à fixer le vagin aux tendons prépubiens pour déplacer le col de la vessie dans l’abdomen. Une continence complète est obtenue dans environ 53% des cas, une nette amélioration dans 37% des cas et un échec dans 10% des cas.
Des complications sont décrites dans 10% des cas : ténesme et douleurs lors de l’émission de selles, dysurie.
Plus récemment une technique chirurgicale avec mise en place d’un sphincter artificiel a été décrite avec de très bons résultats cliniques. La technique consiste à apposer une petite prothèse en silicone autour de l’urètre pour le renforcer. Cela permet de rendre les chiennes continentes dans un grand nombre de cas.
Poncet C. Résultats de l’implantation d’un sphincter urétral chez 27 chiens. Avis d’expert. Abstract 14. Avril 2014.
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