24h/24 - 7j/7
24h/24 - 7j/7
Le gène MDR1 chez le chien (Multi Drug Resistance) maintenant appelé (ABCB1) est responsable dans l’organisme de la synthèse d’une protéine, appelée glycoprotéine P.
La glycoprotéine P assure le transport dans l’organisme de nombreuses molécules parmi lesquelles on trouve de nombreux médicaments :
Une mutation du gène MDR1, décrite chez le chien (et d’autres espèces) est responsable d’un déficit en glycoprotéine P. La glycoprotéine P, absente ou anormale, n’est plus en mesure d’assurer son rôle. Il s’ensuit un mauvais métabolisme des molécules impliquées et l’apparition de signes de toxicité.
Les individus homozygotes pour l’allèle mutant sont très exposés.
Les conséquences pour les individus hétérozygotes sont encore mal connues. L’utilisation des molécules impliquées devra donc être très prudente.
Chez le chien, des études laissent penser que tous les chiens portant actuellement la mutation partageraient un ancêtre commun qui aurai vécu dans les années 1800 en Grande-Bretagne. Les nombreux croisements fait à cette époque entre les divers chiens de berger expliquerait pourquoi la mutation est particulièrement fréquente chez les colleys et races apparentées.
Ainsi, parmi les races sont considérées comme présentant une prédisposition, on trouve : Berger allemand, Berger blanc suisse, Berger australien, Bobtail, Border collie, Colley, Shetland, Silken windhound,Wäller, Whippet à poils long
Un test génétique permet de dépister les chiens porteurs de la mutation. Un chien hétérozygote ne porte qu’un allèle muté. Il transmettra la mutation à 50 % de sa descendance et il présente un risque modéré d’intoxication médicamenteuse.
Un chien homozygote est porteur de deux allèles mutés. Il transmettra la mutation à tous ses descendants et il présente un fort risque d’intoxication médicamenteuse.
Les circonstances d’intoxication aux molécules concernées par la mutation du gène MDR1 sont le plus souvent accidentelles, soit par ingestion d’un médicament laissé à la portée du chien et non destiné à celui-ci, soit dues à l’automédication par les propriétaires.
Les signes cliniques dépendent de la molécule en cause, de la dose, de la race, de l’âge et bien sûr du statut homozygote ou hétérozygote. Ils apparaissent le plus souvent dans les 48 heures qui suivent l’administration. Les principaux symptômes sont :
Les troubles nerveux sont de loin les plus fréquents, suivis par les troubles digestifs.
Le diagnostic de suspicion repose avant tout sur la race, les commémoratifs d’administration d’une molécule à risque et les signes cliniques.
Il n’existe pas d’antidote efficace notamment à une intoxication aux avermectines.
Le traitement repose sur une réanimation médicale générale, l’administration répétée de charbon végétal activé, une nutrition assistée, une réhydratation adaptée, …
Le pronostic est variable selon la molécule en cause, la quantité administrée, le statut génétique du chien, …
C’est toujours une situation grave avec un risque élevé de mortalité.
Grzegolec E.Toxicité de diverses molécules chez le colley liée au gène MDR1 : étude pharmacogénétique et implications en thérapeutique canine. Thèse Med Vét Lyon 2008 - 118 pages