Cardiomyopathie dilatée (CMD) chez le chien et le chat

Tout savoir sur la cardiomyopathie hypertrophique : symptômes, diagnostic et traitements possibles.

Qu’est-ce que la cardiomyopathie dilatée (CMD) chez le chien et le chat ?

La cardiomyopathie dilatée (CMD) chez le chien et le chat, aussi appelée myocardiopathie dilatée, est une affection du myocarde (ou muscle cardiaque) associée à une dilatation du cœur. De très nombreuses causes peuvent aboutir à une telle situation. Il est donc essentiel de comprendre qu’il s’agit non pas d’une maladie mais d’un syndrome.

Quelle que soit l’origine, dans la majorité des cas, les conséquences d’une telle atteinte du myocarde sont assez comparables : la mauvaise contraction du cœur est responsable d’une baisse du débit de sang envoyé dans l’organisme. Il s’ensuit l’apparition d’un certain nombre de symptômes, communs à l’installation d’une insuffisance cardiaque.

Ce syndrome se rencontre dans de nombreuses espèces animales. Chez le chien il est plus fréquent dans les races de grande taille ou géantes : Airedale TerrierBerger allemandBoxerCaniche, Dogue de BordeauxGolden retriever, Irish Wolfhound, Labrador retriever, Mastiff, Rottweiler, … Il touche plutôt des adultes de 5 à 10 ans. Il existe des formes d’évolution particulière chez le Doberman, le cocker ou le Boxer (Cardiomyopathie arythmogène du ventricule droit, ou ARVC)
Face à un tel syndrome, il faut toujours tenter d’identifier la cause.

Chez le chat, on pensera à une possible carence, en particulier en cas de régime alimentaire particulièrement déséquilibré.

Chez le chien, la prédisposition de certaines races suggère un support héréditaire et un certain nombre d’anomalies génétiques pourront probablement être diagnostiquées dans les prochaines années.
Dans la majorité des cas (environ 90 %), la cause est incertaine ou inconnue. Elle peut être la conséquence d’agressions plus ou moins anciennes du myocarde : virales, inflammatoires, hormonales, toxiques, nutritionnelles (carence en taurine), immunitaires,… ce qui explique que la durée et les modalités d’évolution de ce syndrome sont assez variables.

Quand suspecter une cardiomyopathie dilatée (CMD) chez le chien et le chat ?

Les symptômes sont souvent tardifs et peu spécifiques : fatigabilité récente, baisse de l’état général, amaigrissement. Des formes d’emblée graves avec difficulté respiratoire (dyspnée), malaises, ascite, toux, perte d’appétit, … d’apparition brutale, ne sont pas exceptionnelles, en particulier chez le Doberman.
Lors de la consultation, certaines anomalies vont permettre, en général, de suspecter l’évolution d’une affection cardiaque : pouls faible, fréquence cardiaque élevée, rythme cardiaque irréguliersouffle cardiaque, …

Points Importants

  • La cardiomyopathie dilatée (CMD) n’est pas une maladie mais un syndrome
  • Elle touche surtout les chiens de grande taille
  • Elle est devenue rare chez le chat
  • Le diagnostic fait appel à différents examens complémentaires (radiographie, électrocardiogramme, échographie cardiaque, Doppler)
  • Le pronostic est généralement très sérieux et l’évolution plutôt rapide
  • Le traitement doit être adapté à chaque cas et fonction de l’évolution.

Comment diagnostiquer une cardiomyopathie dilatée (CMD) chez le chien et le chat ?

Après un examen clinique approfondi, les radiographies thoraciques vont permettre de mettre en évidence des modifications de la silhouette cardiaque, malheureusement non spécifiques de la CMD et de possibles complications au niveau des poumons. C’est donc un examen déterminant pour le diagnostic et les choix thérapeutiques. L’électrocardiogramme peut être essentiel pour le pronostic et pour le traitement.

Electrocardiogramme animal atteint CMD

Electrocardiogramme montrant un grave trouble du rythme sur un chien atteint de CMD

Les anomalies les plus souvent retrouvées, mais non caractéristiques, sont des troubles du rythme, parfois responsables de graves tachycardies pouvant dépasser 300 battements par minute. Certaines anomalies rythmologiques sont particulièrement fréquentes chez le Boxer. L’échocardiographie et le Doppler permettent de confirmer le diagnostic de CMD et d’obtenir des éléments de pronostic. Les principales modifications sont une dilatation de l’oreillette et du ventricule gauche, une diminution de l’épaisseur et de la contractilité des parois cardiaques. Toutefois, si le diagnostic échocardiographique est relativement facile pour un certain nombre de cas, la multiplicité des origines possibles explique pourquoi ce syndrome peut s’exprimer de façon plus complexe. Ainsi, chez le Boxer, il n’est pas rare d’observer des formes avec une dilatation modérée et des modifications prononcées de l’aspect du myocarde.

Echocardiographie sur un Schnauzer de 2 ans atteint d'une CMD avec insuffisance cardiaque grave Echocardiographie avec Doppler codé couleur sur un Doberman atteint d'une CMD 

Echocardiographie sur un Schnauzer de 2 ans atteint d'une CMD avec insuffisance cardiaque grave | Echocardiographie avec Doppler codé couleur sur un Doberman atteint d'une CMD

 

Pronostic de la cardiomyopathie dilatée (CMD) chez le chien et chat

Le pronostic des CMD est globalement mauvais à relativement court terme (quelques mois en moyenne) et des morts subites sont possibles. Néanmoins, il faut rester prudent car il n’est pas exceptionnel de voir des animaux avec des durées de survie de plusieurs années, sans qu’il soit possible de le prédire au moment du diagnostic initial. Ces importantes différences de survie sont liées à la diversité des origines possibles et à leurs conséquences très différentes (en durée, intensité, …) sur le myocarde. Il est donc important de comprendre que le chien ne pourra pas (sauf cas très rare) être guéri.

En revanche, moyennant un traitement adapté, donné régulièrement, une hygiène de vie et un suivi cardiologique rigoureux, le syndrome CMD est souvent bien contrôlé, procurant à l’animal une bonne qualité de vie mais pour une durée qui reste difficile à préciser.

Comment traiter une cardiomyopathie dilatée (CMD) chez le chien et le chat ?

Si une origine spécifique est identifiée, le traitement de choix est celui de la cause. Mais, dans la majorité des cas, le traitement est celui de l’insuffisance cardiaque associée. En cas de défaillance aiguë, l’hospitalisation est de règle : repos strict, oxygénothérapie, réanimation, surveillance et traitement des troubles du rythme,…
Le traitement à moyen terme fait appel à différentes catégories de médicaments et, comme souvent en matière d’insuffisance cardiaque, il n’y a pas un traitement type du syndrome CMD. Le choix des molécules, de leur posologie, fréquence, durée d’administration, … doit être adapté à chaque patient et à l’évolution de sa maladie.

RÉFÉRENCES

Corlouer JP – Les cardiopathies - In : Rousselot JF, Corlouer JP et coll. - La cardiologie au quotidien – Guide pratique Vétoquinol – 2010, 156 p

Corlouer JP - Actualités thérapeutiques en cardiologie : nouvelles molécules antagonisme ou synergie – AFVAC Ile de France – Le Chesnay, 05 juin 2009

Corlouer JP - Gestion des urgences cardiorespiratoires – TD – Ateliers du Sud-est AFVAC – Grasse, 2-4 octobre 2009

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