Quelles sont les races prédisposées au syndrome vestibulaire chez le chien et le chat ?
Les races de chiens les plus prédisposées sont l’Akita Inu, le Berger allemand, …
Comment savoir si le problème est au niveau de l’oreille interne ou au niveau du cerveau ?
C’est en réalisant un examen nerveux approprié que le vétérinaire est capable de dire si il suspecte une lésion de l’oreille interne ou une lésion du cerveau. Comme au niveau de l’oreille interne passent les nerfs de la face et de l’œil, une paralysie de la face (babine qui pend avec salivation du même coté, œil qui ne se ferme pas) ou une paralysie de certaines structures de l’œil (3ème paupière qui remonte, pupille très petite, paupière supérieure tombante) peuvent aussi apparaître.
Par contre, quand c’est la partie du cerveau qui est atteinte, l’animal peut perdre le contrôle des membres avant et arrière du même coté (glissade, renversement sur la partie dorsale des doigts) ; il peut aussi montrer un grand abattement du fait d’une altération de son état de conscience. Une atteinte cérébrale est bien entendu souvent plus grave qu’une atteinte de l’oreille interne.
Quelles affections peuvent entraîner un syndrome vestibulaire chez le chien ou le chat ?
Une fois l’animal examiné et qu’on a localisé le problème à l’oreille interne ou au cerveau, diverses causes peuvent être retenues
1- pour un problème d’oreille interne on retiendra :
- un traumatisme crânien peu profond
- une otite appelée alors « interne » et/ou moyenne
- un polype
- une réaction à l’utilisation d’un médicament
- une tumeur
Cependant, il faut savoir que dans près de la moitié des cas, le problème n’est que « fonctionnel » c’est à dire que les structures de l’oreille interne sont intactes mais se sont seulement arrêtées de fonctionner et cela parfois de façon brutale : on parle alors de syndrome vestibulaire idiopathique.
2- pour un problème au niveau du cerveau, les causes les plus fréquentes sont :
- un traumatisme crânien profond
- les maladies inflammatoires (encéphalites) causée par un virus, une bactérie, un parasite ou simplement par un dérèglement du système immunitaire
- une tumeur (de l’os, du cerveau ou des nerfs de cette région)
- Chien présentant un syndrome vestibulaire central secondaire à une encéphalite
- IRM d'otite moyenne et interne chez un chat
Quels examens entreprendre pour connaître l’origine du déséquilibre ?
Là encore il faut faire la différence entre une atteinte de l’oreille interne ou du cerveau
1- pour un problème d’oreille interne on réalisera :
- un examen du conduit auditif externe par otoscopie
- un examen de stimulation sonore (potentiel évoqué auditif ou PEA) pour savoir si la partie de l’oreille interne qui permet d’entendre est atteinte ou non
- un scanner ou une résonance magnétique du crâne pour savoir si une otite interne, du liquide ou un tissu tumoral sont présents
2- pour un problème au niveau du cerveau, on réalisera :
- une ponction rachidienne pour mettre en évidence un excès de globules blancs dans le liquide cérébrospinal (en cas d’encéphalite)
- un scanner ou une résonance magnétique de la partie du cerveau contenant le système vestibulaire pour savoir si une inflammation, une tumeur ou une lésion vasculaire sont présentes.
Comment traiter ces animaux et avec quel pronostic ?
Le traitement proposé et le pronostic sont bien entendu fonction de la maladie à l’origine du syndrome vestibulaire :
- Lors de traumatisme du crâne, la tranquillisation et une hospitalisation pour assister l’animal le temps de la récupération sont conseillés. Le pronostic est fonction de l’importance des dégâts.
- Lors d’otite, un traitement médical à base d’antibiotiques et d’anti-inflammatoire qui doit être prolongé plusieurs semaines est souvent efficace ; cependant en cas de mauvais réponse ou de récidive, un traitement chirurgical est parfois nécessaire et les séquelles ne sont pas rares (paralysie de la face, tête restant inclinée)
- Un polype se retire chirurgicalement
- Une tumeur peut être retirée chirurgicalement si elle n’est pas trop volumineuse mais elle l’est rarement totalement ce qui impose d’associer une radiothérapie et une chimiothérapie
- Le syndrome vestibulaire du chien âgé n’étant qu’un problème fonctionnel, aucun traitement n’est nécessaire ; l’amélioration est spontanée en quelques jours mais parfois la tête peut rester inclinée comme déficit résiduel
- Lors d’encéphalite, un traitement anti-inflammatoire associé ou non avec des anti-infectieux selon l’origine de l’inflammation permet souvent une amélioration voire une normalisation ; cependant, les guérison complète sont rares et le risque de récidive important.
- Enfin, les tumeurs du cerveau au niveau du système vestibulaire ne sont qu’exceptionnellement retirables par chirurgie ; au mieux des séances de radiothérapie ou de chimiothérapie peuvent ralentir la croissance de la tumeur.
Le suivi hospitalier d’un animal présentant un syndrome vestibulaire
Quelle que soit la cause de ce syndrome, les premières heures, voire les premiers jours peuvent être très pénible chez ces animaux qui présente un déséquilibre très handicapant. L’hospitalisation permet grâce à des calmants et des antivomitifs d’améliorer la qualité de vie de ces patients. La réalisation des examens complémentaires demande généralement une courte anesthésie générale d’où une raison supplémentaire de garder ces animaux en observation. Enfin, une fois de retour à la maison, il est essentiel de garder un contact téléphonique régulier, surtout les premiers temps pour confirmer que l’évolution est favorable et adapter le traitement si nécessaire. Toujours assez impressionnant, ce syndrome reste, hormis lors de processus tumoral, d’un pronostic assez favorable.
AUTEUR
DR CAUZINILLE, Spécialiste en neurologie
RÉFÉRENCES
L. Cauzinille : « Neurologie clinique du chien et du chat », Point vétérinaire, 2nde édition 2009
P Guillaumot, D Heripret, L. Cauzinille: « Livre blanc de l'otologie » 2008
L. Cauzinille : « Gériatrie vétérinaire: Affections nerveuses centrales et périphériques », Les éditions du Point Vétérinaire, 2004
L. Cauzinille : « Les méningo-encéphalomyélite non infectieuses », Point Vétérinaire, 1998
L. Cauzinille : « Les syndromes vestibulaires », Encyclopédie vétérinaire, 1996