Cette maladie évolue lentement à bas bruit sans que l’oiseau ne présente de symptômes jusqu’à ce que l’accumulation de ces dépôts graisseux entraine des complications vasculaires ou cardiaques et que l’état de l’animal se dégrade de manière souvent subite. Les symptômes sont le plus souvent non spécifiques avec :
- Un abattement soudain de l’oiseau qui reste alors au fond de la cage le plus souvent ébouriffé et somnolent et ne se déplace même plus pour manger
- Des signes respiratoires évoluant plus progressivement d’une simple intolérance à l’effort (essoufflement après des vols de courte durée) jusqu’à devenir une détresse respiratoire avec des mouvements de balancier de la queue et une respiration avec le bec ouvert en permanence
- Des troubles digestifs peuvent également être notés suite à l’accumulation de liquide dans l’abdomen secondairement à la maladie cardiaque secondaire
Lorsque les signes respiratoires apparaissent, il s’agit alors d’une urgence vitale pour l’oiseau qui doit être placé sous oxygène et vu par un vétérinaire en urgence. Le diagnostic est souvent reporté car les examens ne peuvent être réalisés qu’une fois que son état est stabilisé. Ce diagnostic passe ensuite par des examens d’imagerie avec principalement des radiographies en première intention permettant une première évaluation du cœur et des gros vaisseaux puis, en cas de forte suspicion de l’origine cardiaque, une échographie cardiaque permettant d’évaluer plus finement le cœur et d’obtenir les informations nécessaire pour établir un diagnostic précis, ajuster le pronostic et mettre en place un traitement adapté à la situation. Le scanner peut être également indiqué dans le diagnostic d’athérosclérose afin d’évaluer finement les gros vaisseaux sanguins. Enfin, une analyse sanguine avec mesure des taux de différents corps gras permet en cas d’élévation de ces taux de suspecter fortement une athérosclérose.
Le traitement passe dans un premier temps par une stabilisation de l’oiseau avec prise en charge de la détresse respiratoire par administration d’oxygène dans une cage prévue à cet effet. La mise en place d’un traitement antibiotique est également généralement réalisée pour couvrir une éventuelle origine infectieuse. Dès que l’état de l’oiseau lui permet de tolérer les manipulations, une ponction cœlomique peut être réalisée afin d’extraire le liquide abdominale si présent et de faciliter la respiration. Dans l’immédiat, des diurétiques sont également administrés afin de stimuler l’évacuation des différents liquide à l’origine de la détresse respiratoire et des autres symptômes le plus souvent et de soulager la charge de travail du cœur en diminuant le volume nécessitant d’être pompé par celui-ci. A plus long terme, le traitement repose sur un traitement à vie de médicament protecteur du cœur et stimulant ses contractions. Une transition alimentaire vers un régime adapté est nécessaire afin de réduire significativement l’apport en graisse afin d’éviter la formation de nouveaux dépôts dans les vaisseaux sanguins.
Le pronostic une fois les complications cardiaques apparues est sombre avec dans la majorité des cas une dégradation rapide de l’oiseau menant au décès malgré les soins entrepris.
La prévention de l’athérosclérose reste donc l’approche de choix dans la gestion de cette maladie incurable en fois en place et difficile à gérer médicalement. Cette prévention passe essentiellement par un régime alimentaire adapté à l’espèce dès son acquisition et durant toute la vie de l’oiseau ainsi que par des opportunités d’exercice (vol) régulières.