Une évaluation des tissus extériorisés est nécessaire au préalable avant d’envisager la moindre de ces techniques. En effet, chacune d’entre elle nécessite une réduction de prolapsus (remise en place des tissus extériorisés) qui ne peut être viable à moyen et long terme que si ces tissus ne sont pas trop lésés et ne risque pas de mourir (nécrose) dans les jours suivant leur réintroduction. Dans ce dernier cas, un retrait préalable des segments tissulaires atteints puis une reconnexion des parties saines (anastomose) est nécessaire ce qui complique sensiblement la procédure et assombrit le pronostic.
Si la muqueuse cloacale ne montre aucune anomalie, une réintégration des tissus peut donc être réalisée. Suite à un prolapsus du cloaque, celui-ci est généralement trop dilaté pour les tissus ainsi réintégrer restent en place et qu’il n’y ait pas de récidive immédiate. Une intervention chirurgicale est donc nécessaire pour éviter cette récidive. Il existe alors trois options principales pour gérer ce problème : la suture de l’orifice cloacal, la cloacopexie et la cloacoplastie dont les indications et objectifs diffèrent sensiblement.
Dans le cas d’un prolapsus cloacal survenant pour la première fois avec des tissus facilement réintégrable à leur emplacement normal ou en urgence pour éviter que les tissus prolabés ne se dessèchent et que des lésions irréversibles se créent, une suture de l’orifice cloacal peut être réalisée. Il s’agit d’un acte chirurgical simple et rapide consistant à placer un point de suture au niveau de chacune des marges du cloaque (droite et gauche) une fois les tissus réintégrés afin de réduire l’ouverture cloacal et d’empêcher un nouveau prolapsus sans bloqué l’émission de selles. Cette méthode permet de gagné du temps pour investiguer la cause primaire et la traiter si cela peut se faire en quelques jours. Les points de sutures sont par la suite retirés quelques jours plus tard. Il est à noter que si la cause sous-jacente n’est pas traitée, le prolapsus aura toutes les chances de récidiver au retrait des sutures voire de provoquer une rupture de ces sutures. Cette technique est typiquement inefficace à moyen terme dans le cas des cacatoès présentant un prolapsus cloacal chronique d’origine sexuel dont la cause sera longue à traiter.
Lors de récidives du prolapsus ou de prolapsus d’origine sexuel, une technique plus robuste mais également plus invasive peut s’avérer nécessaire : la cloacopexie. Cette technique chirurgicale consiste en la suture de la paroi du cloaque ou du rectum directement à la paroi abdominal afin de forcer le cloaque à se maintenir en place. Il s’agit d’une technique plus définitive que la simple suture du cloaque dans le sens où lors de la cicatrisation, des adhérence vont alors se former entre la paroi du cloaque/rectum et la paroi abdominale qui persisteront sur le principe tout au long de la vie de l’oiseau. Cette technique est néanmoins plus invasive et donc plus risqué car elle nécessite d’une part une ouverture de l’abdomen et d’autre part une anesthésie de plus longue durée. Les récidives bien que plus rares restent néanmoins possibles par rupture des sutures (à court terme) ou des adhérences (plus long terme).
Enfin, suite à un prolapsus de cloaque chronique, un élargissement et une atonie du sphincter du cloaque peut survenir. L’oiseau présente alors une incontinence fécale et urinaire en plus des récidives fréquente du prolapsus cloacal. Dans ce cas, une reconstruction (plastie) du cloaque est recommandée afin de rétablir la continence et de maintenir les organes internes en place. Le principe est une réduction de la taille de l’ouverture du cloaque par retrait d’un lambeau de peau formant les marges du cloaque.