Quels sont les signes associés rencontrés ?
Les signes cliniques peuvent être reconnus immédiatement ou plusieurs heures après si l’animal qui sort est peu supervisé. Généralement, la douleur entraîne une prostration du chat qui bouge peu. La queue est portée basse et traîne dernière l’animal quand il se déplace ; elle est souvent souillée à sa base par de l’urine ou des excréments. Généralement la queue est anesthésiée (absence de sensibilité). Associée à la lésion des racines nerveuses de l’anus, celui ci est plus ou moins ouvert et des selles peuvent sortir spontanément quand l’animal se déplace. Associée à la lésion des racines nerveuses de la vessie, celle ci est généralement dilatée et incapable de se contracter pour être vidangée ; comme l’innervation du sphincter urétral n’est pas atteint par ce type de traumatisme, la vessie reste fermée et difficile à vidanger même manuellement. Enfin, si les racines nerveuses composant les nerfs sciatiques sont atteintes (la traction doit impérativement avoir été très violente pour atteindre ces racines situées très haut dans la queue de cheval), l’animal aura une faiblesse des membres postérieurs caractérisée par une démarche plantigrade, c’est à dire comme un lapin, sur ses talons.
Quelles sont les conséquences du traumatisme ?
La paralysie et anesthésie de la queue entraînent un manque d’entretien de celle ci qui peut être blessée, infectée, voire se nécroser. L’incontinence fécale entraîne souvent une souillure de la région périnéale et du dessous de la queue. Après plusieurs jours sans vidange complète de la vessie, l’urine peut couler par « trop plein » ; une infection peut s’installer et enfin un dysfonctionnement rénal (crise d’urémie) survient, entraînant une altération de l’état général du chat pouvant conduire à la mort. L’atteinte des nerfs sciatiques font que le chat ne peut plus sauter et ne se déplace qu’en marchant sur ses talons.
Comment poser un diagnostic?
Le vétérinaire va d’abord rechercher des signes d’atteinte de la queue de cheval (queue paralysée, anus béant, vessie dilatée difficile à vidanger, démarche plantigrade). L’absence de sensibilité quand il pince la queue ou la peau de la région périnéale est d’un mauvais pronostic. Une simple radiographie permet généralement de s’apercevoir que les vertèbres de la queue sont anormalement séparées des vertèbres sacrées ou que les vertèbres sacrée sont elles mêmes fracturées. C’est une intervention chirurgicale permettant d’explorer les racines nerveuses qui permettra de savoir si les racines sont arrachées ou seulement étirées ; cette exploration est généralement réalisée en même temps que la queue est retirée car celle ci ne récupère généralement pas sa motricité.
Quels sont les conseils hygiéniques à suivre ?
Initialement le repos est important ainsi que l’utilisation d’anti-inflammatoires pour gérer la douleur. Afin de vidanger plus facilement la vessie manuellement un médicament est donné pour relâcher le sphincter urétral (Afluzozine ®). Cette vidange manuelle doit être réalisée plusieurs fois par jour (4 à 5 fois) pour éviter que la vessie ne reste trop longtemps distendue, et ce jusqu’à sont refonctionnement éventuel. Pour obtenir une meilleure vidange de la vessie, un second médicaments peut être administré : le bétanéchol ®. La queue est généralement retirée car, même si elle ne se nécrose pas, elle gène beaucoup le chat et est source de mauvaises odeurs au niveau périnéal.
Quel est le pronostic ?
La queue peut retrouvée sa motricité partielle ou totale que si elle reste sensible ; si elle reste anesthésiée, la récupération ne peut être attendue. Le retour de la continence fécale est généralement mauvaise si la région périnéale reste anesthésiée. Enfin, la continence urinaire peut revenir partiellement avec une vessie dite « automatique », c’est à dire se vidant spontanément, mais incomplètement, quand elle est trop pleine ; les risques d’infection (cystite) sont cependant importants. L’atteinte sciatique récupère plus ou moins en fonction du degré d’étirement de leurs racines.
Le conseil du neurologue
Une étude électrodiagnostic réalisée avec un appareil électronique médical permet d’évaluer la bonne conduction nerveuse sciatique et de préciser le pronostic quand à la récupération de la fonction motrice. L’évaluation de la sensibilité profonde et le choix ou non de l’utilisation des médicaments se font par des visites médicales régulières initialement puis par un suivi téléphonique adapté.
La chirurgie exploratice
C’est le meilleur moyen de savoir si des chances de récupération existent ou non, notamment au niveau de la continence urinaire, déficit le plus difficile à gérer à domicile sur un chat vivant surtout à l’intérieur.
AUTEUR
DR CAUZINILLE, Spécialiste en neurologie
RÉFÉRENCES
L. Cauzinille : « Neurologie clinique du chien et du chat », Point vétérinaire, 2nde édition 2009