Quelle sont les races touchées par l’endocardiose chez le chien ?
L’endocardiose chez le chien est une maladie fréquente en cardiologie canine. Elle touche plus particulièrement les races de petit format, les mâles et les animaux de plus de 6 ans. Certaines races sont particulièrement affectées (Caniche, Chihuahua, Teckel, Whippet, Yorkshire, …). Chez le Cavalier King Charles, la maladie est particulièrement fréquente, son apparition beaucoup plus précoce et son évolution souvent plus rapide.
Quand suspecter l’endocardiose chez le chien ?
Il n’existe pas de signe caractéristique de l’endocardiose chez le chien. La maladie évolue généralement insidieusement pendant plusieurs mois ou années, sans aucun symptôme. C’est souvent à l’occasion d’une consultation de routine que le vétérinaire trouve un souffle cardiaque. Cette découverte conduit bien sûr à réaliser divers examens plus ou moins spécialisés pour identifier la maladie responsable du souffle et la gravité de ses conséquences sur le fonctionnement du cœur.
Dans les formes plus évoluées, les premiers symptômes à apparaître sont peu spécifiques : fatigue plus ou moins prononcée (à l’effort puis au repos), toux, … puis dans les formes plus graves : syncopes, ascite, difficultés respiratoires (dyspnée), …
Dans les formes débutantes de la maladie, le manque de spécificité des symptômes explique pourquoi le diagnostic différentiel d’une toux chronique est une situation réellement délicate. L’exploration attentive du cœur, de tout l’appareil respiratoire et le recours à des examens complémentaires sont quasi obligatoires.
L’œdème pulmonaire est une complication fréquente dans les formes avancées. Il peut évoluer sous forme chronique ou sous forme d’une crise aiguë. Selon les cas, le pronostic et le traitement peuvent être très différents.
Comment diagnostiquer l’endocardiose chez le chien ?
La première étape est un examen clinique approfondi de la fonction cardio-vasculaire. Il permet de suspecter l’existence d’une maladie cardiaque, d’apprécier ses conséquences éventuelles sur l’organisme et de choisir les examens complémentaires adaptés.
L’électrocardiogramme est déterminant s’il faut identifier des troubles de la fréquence ou du rythme cardiaque.
Radiographie du thorax d’un chien atteint d’une endocardiose avancée. La taille du cœur est anormalement augmentée et des lésions d’œdème pulmonaire sont présentes (flèche). C’est un motif d’hospitalisation. La mise en place d’une réanimation médicale adaptée permettra d’enrayer la crise aiguë
Echocardiographie d’un chien atteint d’endocardiose de la valve mitrale. Les lésions de la valve se traduisent par un aplatissement (flèche pleine). Le Doppler couleur visualise le jet de sang qui remonte dans l’oreillette gauche (AG) (flèche vide)
Electrocardiogramme d’un chien atteint d’une forme débutante d’endocardiose mitrale. La fréquence cardiaque est augmentée (tachycardie à 170 battements par minute) et des signes mettent en évidence une augmentation de la taille du cœur
Des clichés radiographiques du thorax sont utiles pour mettre en évidence des déformations de la silhouette cardiaque mais surtout pour rechercher d’éventuelles complications pulmonaires comme de l’œdème.
L’échocardiographie et le Doppler sont des examens importants mais techniquement délicats à réaliser et à interpréter. Ils permettent de voir en mouvement les différentes structures cardiaques, d’identifier les flux sanguins normaux et anormaux, …
Enfin, différents examens biologiques peuvent être nécessaires.
Comment peut-on traiter l’endocardiose chez le chien ?
Dans la grande majorité des cas, l’endocardiose est une maladie chronique, non douloureuse et d’évolution lente (plusieurs années).
A ce jour, il n’existe pas de traitement de l’endocardiose mais seulement des médicaments destinés à ralentir l’évolution de l’insuffisance cardiaque (qui s’installe inéluctablement).
Il est maintenant prouvé que certains traitements améliorent la durée et la qualité de vie des chiens, mais pour obtenir ce résultat, la principale difficulté est probablement que le propriétaire suive correctement les consignes de traitement.
Chien hospitalisé d’urgence pour crise aiguë d’œdème pulmonaire. Après quelques heures de soins intensifs, et la mise en place d’un tube nasal apportant de l’oxygène, sa situation se stabilise et il rentre chez lui le lendemain.
Au moment du diagnostic initial le chien est généralement plutôt en forme, mais il est important de comprendre que l’on ne peut pas guérir une endocardiose et qu’une surveillance vétérinaire régulière est indispensable. Il faut surveiller la fréquence cardiaque au repos, l’apparition d’une fatigue à l’effort, de toux, …
Si l’évolution est globalement lente, des dégradations plus soudaines restent possibles. Elles peuvent être la conséquence d’une aggravation brutale des lésions mais aussi de modifications transitoires induites par un stress, un exercice violent, …
En cas de dégradation, un bilan d’évaluation doit être fait rapidement et, en règle générale, il ne faut pas condamner hâtivement un patient qui décompense, même lors de stade avancé de la maladie. La mise en place de soins intensifs adaptés (hospitalisation, oxygénothérapie, …) permet souvent de gérer la crise aiguë