Races prédisposées au shunt porto-systémique congénital chez le chien
Certaines races sont plus à risque de présenter un shunt porto-systémique congénital, comme notamment :
- les chiens de petite race : Bichon havanais, maltais, ou frisé, Yorkshire terrier, Carlin, Silky terrier, Shih Tzu, Schnauzer miniature, Jack Russell terrier, Cocker américain, Cairn Terrier
- les chiens de race moyenne : Berger australien, Border Collie
- les chiens de grande race : Irish Wolfhound, Labrador et Golden retrievers, Samoyèdes
Une composante héréditaire a été identifiée dans certaines races comme le Yorkshire Terrier, le Cairn Terrier, le Schnauzer miniature, le Cocker américain et le Irish Wolfhound. C’est pourquoi il n’est pas recommandé de faire reproduire un chien diagnostiqué avec un shunt porto-systémique congénital.
Quand suspecter un shunt porto-systémique congénital chez le chien ?
Plusieurs signes cliniques sont fréquemment observés chez les chiens présentant un shunt porto-systémique congénital.
S’agissant d’une malformation présente dès la naissance, les signes apparaissent souvent chez des chiens jeunes, âgés de quelques semaines à plusieurs années, voire parfois chez des jeunes adultes. Toutefois, certains animaux peuvent n’exprimer leur anomalie que tardivement dans leur vie.
Chez ces animaux, le foie ne fonctionne pas correctement et l’absorption des nutriments au niveau de l’intestin n’est pas optimale, ce qui aboutit à des retards de croissance. Les chiens atteints sont souvent les plus petits de leur portée.
La plupart du temps, les chiens présentant un shunt porto-systémique sont présentés pour des signes neurologiques tels que des épisodes de faiblesse ou à l’inverse d’hyperactivité, une démarche anormale, une désorientation, un changement de comportement, des tremblements de tête, une perte de vision, une surdité, des convulsions, voire un coma. On parle alors d’encéphalopathie hépatique. Ces signes sont liés à l’accumulation de produits toxiques pour le cerveau, et particulièrement l’ammoniaque issue de la digestion.
D’autres chiens peuvent également présenter des signes digestifs (vomissements, diarrhée, anorexie) ou de la fièvre.
Enfin il n’est pas rare lors de shunt porto-systémique d’observer une augmentation de la prise de boisson et secondairement une quantité accrue d’urine émise (on parle de polyuro-polydipsie, ou PUPD). Chez certains chiens à l’inverse de nombreuses mictions de quelques gouttes (pollakiurie), associées à une douleur (strangurie) ou la présence de sang dans les urines (hématurie), voire une malpropreté, sont associées à la présence dans la vessie de calculs de biurates d’ammonium liée au dysfonctionnement hépatique.
Comment confirmer la présence d’un shunt porto-systémique chez le chien ?
Un bilan sanguin initial biochimique et hématologique est essentiel au diagnostic mais aussi au suivi des chiens suspects de shunt porto-systémique.
Il est également important d’évaluer le fonctionnement hépatique par le dosage des acides biliaires. Le chien doit être à jeun depuis au moins 12 heures pour avoir des résultats interprétables. Une prise de sang est réalisée avant de donner un repas (T0), puis une seconde prise de sang est faite 2 heures après ce repas (T0+2h). Une augmentation des acides biliaires est compatible avec un shunt porto-systémique. Il existe cependant des faux positifs et des faux négatifs, et le dosage des acides biliaires ne suffit pas à établir un diagnostic.
Pour confirmer la présence d’un shunt porto-systémique, des examens d’imagerie sont nécessaires. Une échographie abdominale sur un animal à jeun permet de visualiser et localiser précisément un shunt dans une grande majorité de cas. Il n’est pas rare d’observer lors de cet examen d’autres signes associés à la présence d’un shunt, tels qu’un foie de petite taille, des reins volumineux ou de calculs vésicaux.
Lorsqu’un doute persiste après l’échographie abdominale, il est parfois nécessaire de réaliser d’autres examens d’imagerie sous anesthésie générale, comme une portovénographie, un angioscanner, ou une scintigraphie. En effet, la visualisation et la localisation d’un shunt porto-systémique sont primordiales avant d’envisager une intervention chirurgicale.
- Echographie abdominale d’un chien atteint d’un shunt portosystémique (VP : veine porte, VCC : veine cave caudale)
- Echographie abdominale et Doppler d’un chien atteint d’un shunt portosystémique (VP : veine porte)