Quand suspecter un trouble du rythme cardiaque chez le chien ?
Les commémoratifs sont généralement peu caractéristiques chez le chien. Les plus fréquents sont : baisse de l’état général, fatigabilité, intolérance à l’effort, lipothymies, syncopes, … et malheureusement parfois une mort subite.
En posant la main sur le thorax de l’animal, sous son coude gauche, on perçoit facilement les battements cardiaques. C’est un moyen simple (et à la portée de tous) pour suspecter un trouble du rythme. Bien sûr, l’examen clinique et l’auscultation sont essentiels : toute anomalie de la fréquence ou de la régularité cardiaque, sont susceptibles d’être la conséquence d’une arythmie plus ou moins grave.
Enfin, face à certaines affections (maladies provoquant des troubles du taux de potassium, par exemple, certaines obstructions des voies urinaires, torsion d’estomac, tumeurs de la rate, …), sont connues pour être associées à des troubles du rythme, une vigilance accrue est alors nécessaire.
Quels examens complémentaires sont utiles ?
Devant une suspicion d’anomalie du ryhtme cardiaque chez le chien, l’objectif va être de confirmer l’existence d’un trouble du rythme, de le qualifier précisément puis d’évaluer sa gravité et ses conséquences sur le débit cardiaque. Pour répondre à ces différents points, l’examen de choix à mettre en œuvre est un électrocardiogramme.
Parallèlement, des investigations complémentaires vont avoir pour objectif de recherche la cause du trouble : biologie, radiographie, échographie thoracique et abdominale, …
Évolution d’un trouble du rythme cardiaque chez le chien
Il faut distinguer le pronostic immédiat et le pronostic à long terme.
Certains troubles du rythme cardiaque, très graves et instables sont susceptibles d’évoluer très rapidement vers le décès du patient. En revanche, s’ils sont contrôlés par un traitement approprié et que la cause responsable peut être traitée, le pronostic à long terme peut être excellent. C’est par exemple le cas de certaines tachycardies ventriculaires associées à un syndrome dilatation torsion d’estomac : en phase aiguë, les troubles du rythme peuvent mettre en jeu la vie du patient, mais après réanimation et traitement approprié, la « guérison rythmologique » est généralement totale.
Inversement, des anomalies isolées (extrasystoles ventriculaires par exemple) sur un animal présentant une maladie valvulaire avancée est rarement associée à une mise en jeu immédiate de la vie de l’animal. En revanche, une telle situation est potentiellement la conséquence de lésions chroniques du myocarde et elle assombrit le pronostic à moyen terme. Ces éléments permettent de comprendre l’importance des visites de contrôle en matière de cardiologie.
Traitement d’un trouble du rythme cardiaque chez le chien
Le traitement spécifique des troubles du rythme peut être dangereux. Avant administration de médicaments anti-arythmiques, des précautions élémentaires doivent être prises :
- Identification précise par électrocardiogramme du trouble du rythme ;
- Hospitalisation et surveillance étroite du patient en début de traitement.
Dans la mesure du possible, il est souhaitable d’identifier et de traiter de façon appropriée la maladie causale.
RÉFÉRENCES
CORLOUER JP – Les cardiopathies du chien - In : Rousselot JF, Corlouer JP et coll. - La cardiologie au quotidien – Guide pratique Vétoquinol – 2010, 156 p
CORLOUER JPh – Maladies systémiques à répercussion cardiaque chez le chien– Ateliers du Sud-est AFVAC – Grasse, 2-4 octobre 2009
CORLOUER JP - Electrocardiographie : troubles du rythme et de la conduction chez le chien - AFVAC Normandie, St Gratien - 11 juin 2009
CORLOUER JP - Quand traiter un trouble ventriculaire chez le chien – AFVAC - GECA 23-25 mai 2008 La Rochelle 2007